Des milliers de déplacés fuient chaque semaine vers le nord du Darfour, alors que la situation humanitaire atteint un niveau critique dans la région de Tawila, selon Médecins Sans Frontières (MSF). L’organisation alerte sur les conditions « déplorables » dans lesquelles vivent les réfugiés venus de Zamzam et d’El-Fasher. Depuis plus de six semaines, des dizaines de milliers de personnes cherchent refuge autour de Tawila, à 65 km à l’ouest d’El-Fasher. MSF dénonce un manque criant de nourriture, d’eau, d’abris et de soins médicaux. « La saison des pluies approche et compliquera davantage l’acheminement de l’aide », avertit l’ONG, qui appelle à une réponse humanitaire « urgente et massive ».
Parallèlement, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) rapporte que 1 946 familles ont été déplacées entre le 19 et le 28 mai, quittant la zone de Salha (sud d’Omdurman) à cause des combats entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (RSF). Certaines familles ont rejoint d’autres quartiers de la capitale, d’autres se sont dispersées à travers la ville. Le conflit, qui oppose l’armée aux RSF depuis avril 2023, continue de ravager le pays. El-Fasher reste un épicentre des affrontements malgré les mises en garde internationales, alors même qu’elle constitue un carrefour humanitaire vital pour tout le Darfour.
Le bilan officiel dépasse les 20 000 morts et 15 millions de déplacés, mais des chercheurs américains estiment que le nombre réel de victimes pourrait approcher les 130 000. Le Soudan est aujourd’hui confronté à l’une des pires crises humanitaires au monde.