Sénégal : Amadou Ba défend un pacte global pour relancer la démocratie et l’économie

Présent au Dialogue national ouvert ce 28 mai à Dakar, Amadou Ba a appelé à un « pacte démocratique et économique » pour sortir le Sénégal de ses tensions actuelles. Finaliste de la présidentielle de 2024 avec plus de 30 % des suffrages, l’ancien Premier ministre a justifié sa participation, malgré le boycott d’une partie de l’opposition, par un devoir républicain.

« Le climat est tendu, oui. Mais plus il l’est, plus le dialogue devient indispensable », a affirmé celui que le régime considère comme le chef de l’opposition. Il a structuré son discours autour de trois priorités : les libertés publiques, la réforme électorale et les institutions.

Sur le premier axe, Amadou Ba plaide pour un « pacte national de pacification politique » fondé sur la libération des détenus politiques, l’indépendance des médias et une justice impartiale. Pour lui, aucune réforme politique ne peut aboutir sans apaisement du climat social et institutionnel.

Concernant le système électoral, il réclame la consécration du statut du chef de l’opposition, une Commission électorale réellement indépendante et une large concertation sur l’inscription automatique des jeunes sur les listes électorales. Il appelle aussi à l’introduction de la proportionnelle dans l’élection des députés et à un second tour pour les scrutins majoritaires.

Sur le plan institutionnel, il exige une réforme de la Haute Cour de justice, qu’il juge trop alignée sur les équilibres parlementaires. Selon lui, préserver les acquis démocratiques du pays suppose une refonte ambitieuse mais équilibrée du cadre juridique et institutionnel.

Au-delà des enjeux politiques, Amadou Ba a mis l’accent sur les urgences économiques. Il propose un « pacte national sur l’emploi productif », une réforme de la politique budgétaire et une meilleure coordination des politiques publiques. Il alerte sur la montée du chômage, la fragilité des finances publiques et la nécessité d’une vision stratégique globale.

Sur le plan social, il salue la signature récente d’un pacte de stabilité, mais propose d’aller plus loin avec une conférence sociale nationale. Il appelle également à une réforme durable de la gouvernance économique, notamment sur la question sensible de la reddition des comptes. « À chaque alternance, on découvre des scandales, on punit, on oublie, et tout recommence. Il faut protéger le patrimoine de l’État, quel que soit le pouvoir en place », a-t-il insisté.

Clôturant son intervention par un appel à l’unité, Amadou Ba a défendu une démocratie vivante et inclusive : « Le Sénégal a besoin de nous tous. Je rêve d’un pays où l’opposition est écoutée, pas écartée, où le débat est loyal, pas agressif. »

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