L’ONU dénonce la violence des forces israéliennes après une bousculade autour d’un centre d’aide soutenu par les États-Unis, dans le sud de la bande de Gaza. Au moins 47 civils ont été blessés, la plupart par balles. Selon Ajith Sunghay, chef du bureau des droits de l’homme de l’ONU dans les territoires palestiniens occupés, les victimes ont été atteintes alors qu’une foule affamée tentait d’accéder à de la nourriture mardi, dans un centre de distribution de la Fondation humanitaire de Gaza (FGH) à Rafah.
Le bureau des médias du gouvernement local accuse les forces israéliennes d’avoir ouvert le feu sur des milliers de Gazaouis désespérés. « Le plan israélien de distribution d’aide dans la zone tampon a échoué de manière désastreuse », indique le communiqué. Face à la montée des tensions, les travailleurs américains de la FGH ont été évacués. Le quotidien Yedioth Ahronoth confirme leur départ précipité de Rafah.
Ajith Sunghay décrit une situation humanitaire « catastrophique » : des frappes israéliennes récentes auraient fait des centaines de victimes civiles, utilisant des explosifs lourds dans des zones habitées. Il évoque des scènes d’horreur : enfants brûlés vifs, familles décimées sous les tentes, bébés émaciés mourant de faim.
Il dénonce une violation flagrante du droit humanitaire international et alerte sur une famine imminente. « Israël impose des conditions incompatibles avec la survie du peuple palestinien à Gaza », déclare-t-il, reprenant les mots du Haut-Commissaire aux droits de l’homme Volker Türk qui a qualifié la situation de « nettoyage ethnique ».
L’ONU appelle une nouvelle fois à un cessez-le-feu immédiat, à la fin des destructions et à la libération des otages.
Depuis le 2 mars, Israël bloque toute aide vers Gaza, accentuant une crise humanitaire sans précédent. Plus de 54 000 Palestiniens, majoritairement des femmes et des enfants, ont été tués depuis octobre 2023.