Afrique : le Burundi submergé par l’afflux de plus de 100 000 réfugiés congolais

Depuis janvier 2025, plus de 100 000 Congolais ont fui vers le Burundi, chassés par l’escalade du conflit dans l’est de la République démocratique du Congo. L’annonce a été faite mardi par Albert Shingiro, ministre burundais des Relations extérieures, en marge d’une réunion régionale à Kampala. Face à cette situation, le ministre a appelé la communauté internationale à l’aide, soulignant que le Burundi ne peut plus faire face seul à cet afflux. « Ce n’est pas l’affaire d’un seul État », a-t-il insisté. Il demande un soutien pour garantir un accueil digne aux réfugiés, mais aussi pour soulager les communautés locales déjà fragilisées.

L’ONU estimait en mars à près de 70 000 le nombre de réfugiés arrivés au Burundi, principalement des femmes, des enfants et des personnes âgées. Le chiffre a fortement augmenté depuis. À l’origine de cet exode : la progression rapide du M23, un groupe rebelle qui a conquis plusieurs territoires congolais, dont les villes stratégiques de Goma et Bukavu. Selon Albert Shingiro, cette offensive s’accompagne de violences, de destructions d’infrastructures et d’une grave dégradation de la situation humanitaire et sécuritaire.

Créé en 2012, le M23 avait été défait en 2013 avant de reprendre les armes en 2022. Kinshasa accuse le Rwanda de le soutenir militairement pour profiter des ressources minières du Kivu. Ces accusations sont relayées par plusieurs rapports onusiens.

Le Rwanda, de son côté, rejette ces allégations. Il affirme que le M23 est un mouvement congolais, même si ses membres parlent kinyarwanda. Kigali rappelle qu’il a déjà désarmé d’anciens rebelles du M23 et que la menace vient plutôt des milices armées opérant à la frontière, dont les FDLR.

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