Joseph Kabila a fait son retour à Goma. Un geste salué ce 26 mai par l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23), qui y voit un choix stratégique face à ce qu’elle qualifie d’exil forcé. Quelques jours plus tôt, l’ancien président avait perdu son immunité parlementaire, exposé désormais à des poursuites pour trahison et crimes de guerre. Corneille Nangaa, chef politique de l’AFC/M23, a salué dans une déclaration officielle « le bon choix » de Kabila, qui selon lui « revient dans la seule zone du pays libre d’arbitraire et de persécutions ». Pour le mouvement, ce retour est un symbole : celui d’une terre d’asile face à ce qu’il dénonce comme une dérive autoritaire du régime de Félix Tshisekedi. Dans son allocution du 23 mai, Kabila avait justement fustigé le pouvoir actuel, dénonçant une répression politique croissante et annonçant sa venue à Goma pour « contribuer à la paix dans l’Est ».
L’AFC/M23, coalition politico-militaire qui contrôle une partie du Nord-Kivu, affirme avoir instauré un climat de sécurité dans la région. Corneille Nangaa évoque des visites régulières de personnalités, dont des responsables religieux comme l’ECC et la CENCO, venus « bénir les efforts de paix ».
Le mouvement présente désormais Goma comme un bastion de stabilité : « Les portes martyres de Goma sont ouvertes à tous les Congolais en quête de liberté politique », a déclaré Nangaa, appelant à « faire bloc contre la dictature et les divisions ».
Le gouvernement congolais, qui considère toujours le M23 comme une rébellion soutenue par le Rwanda, n’a pas encore réagi à l’arrivée de Kabila. Ce dernier, président entre 2001 et 2019, reste silencieux depuis son installation dans la capitale provinciale du Nord-Kivu.