Tracteurs en première ligne, colère en bandoulière. Ce lundi matin, des agriculteurs ont investi les abords de l’Assemblée nationale, à Paris, pour exiger la levée des contraintes qui étouffent leur métier. Leur mobilisation coïncide avec l’examen parlementaire d’une proposition de loi censée répondre à leurs revendications. Derrière cette démonstration de force, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs, qui avaient lancé l’appel à manifester dès le 15 mai. Le mot d’ordre est clair : « sauver l’agriculture française ». Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, a dénoncé sur Franceinfo un texte « vidé de sa substance » après le dépôt de plus de 2 500 amendements, principalement par la gauche et les écologistes. Il a confirmé que des actions symboliques seraient menées dans tout le pays jusqu’à mercredi.
Une motion de rejet, portée par Les Républicains pour contrer les amendements, reçoit le soutien des syndicats agricoles. Ces derniers réclament une harmonisation des règles au niveau européen afin d’éviter une concurrence qu’ils jugent déloyale.
La colère n’est pas nouvelle. Depuis janvier 2024, les agriculteurs dénoncent la chute de leurs revenus, l’explosion des charges, les normes jugées excessives et l’impact des accords de libre-échange, comme celui entre l’Union européenne et le Mercosur. Si le gouvernement avait multiplié les promesses en début d’année, peu ont été concrétisées. En novembre dernier, la contestation a repris de plus belle.
Aujourd’hui, les manifestants ne veulent plus de promesses. Ils réclament des actes. Et c’est sous les fenêtres de l’Assemblée que le monde agricole a choisi de rappeler à la classe politique que la patience a ses limites.