Depuis avril 2023, plus de 210 000 réfugiés soudanais ont fui vers la Libye, selon un rapport publié mardi par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Ce chiffre illustre l’ampleur de la crise humanitaire provoquée par la guerre au Soudan et met en lumière la saturation des capacités d’accueil dans un pays libyen lui-même fragilisé par de multiples crises internes.
Parmi ces déplacés, 58 649 sont enregistrés à Tripoli, dont 39 099 déjà présents avant l’escalade du conflit. À Koufra, à l’est du pays, les autorités ont délivré 125 000 certificats de santé à quelque 173 000 personnes, avec un flux quotidien de 400 à 500 nouvelles entrées.
Cependant, le caractère irrégulier des mouvements, l’absence de données centralisées et la complexité des frontières avec le Tchad, l’Égypte et le Soudan rendent difficile une estimation exacte du nombre total de réfugiés.
Le HCR alerte sur la gravité des besoins humanitaires, notamment en santé, en eau potable, en assainissement, en sécurité alimentaire, en hébergement et en aide financière. De nombreux réfugiés nécessitent une prise en charge médicale immédiate, alors que les infrastructures locales, notamment hydrauliques, sont déjà sous forte pression.
Malgré les efforts des autorités locales pour maintenir un accès minimal aux soins et à l’éducation, la situation reste critique. Le HCR appelle la communauté internationale à renforcer son soutien, notamment dans les municipalités côtières, de plus en plus sollicitées par l’arrivée continue de réfugiés.