CNews s’impose en 2025 comme la chaîne d’information la plus regardée en France, devançant pour la première fois sur une année complète sa rivale BFMTV. Selon les chiffres de Médiamétrie publiés le 29 décembre, la chaîne du groupe Canal+ atteint 3,4 % de part d’audience, contre 2,8 % pour BFMTV.
Après une égalité en 2024 à 2,9 %, CNews a pris l’avantage mois après mois pour s’installer durablement en tête du classement. Cette performance constitue un record historique pour une chaîne d’information en continu. Elle s’explique notamment par un temps de visionnage plus long, en particulier autour des débats en plateau, malgré une audience cumulée inférieure à celle de BFMTV.
Dans le paysage audiovisuel national, CNews se hisse au sixième rang des chaînes françaises, talonnant France 5, tandis que BFMTV occupe la neuvième place. TF1 conserve la première position avec 18,7 %, devant France 2 à 14,9 %, en recul sans l’effet des Jeux olympiques.
Au sein des chaînes d’information, CNews et BFMTV devancent LCI, créditée de 2 %, et franceinfo, à 0,9 %. Les quatre chaînes ont été regroupées en juin sur les canaux 13 à 16 de la TNT. Pour élargir son audience, Canal+ a également lancé en novembre CNews Prime, une déclinaison en streaming accessible sur les box et en ligne.
Créée en 2017 après la disparition d’iTélé, CNews s’appuie sur des figures médiatiques comme Pascal Praud, Laurence Ferrari, Christine Kelly ou Sonia Mabrouk. La direction du groupe revendique un positionnement éditorial assumé et une stabilité des incarnations, présentée comme l’un des moteurs de la progression de la chaîne.
Cette réussite s’inscrit toutefois dans un contexte de fortes tensions médiatiques et politiques. Régulièrement accusée de promouvoir des idées d’extrême droite, CNews conteste ces critiques. L’Arcom a indiqué ne pas avoir constaté de manquement aux règles du pluralisme politique sur la période examinée et a renouvelé cette année la fréquence de la chaîne pour dix ans.
Le débat sur le rôle, l’orientation et la régulation des chaînes d’information reste vif, à l’approche des élections municipales de 2026 et de la présidentielle de 2027, dans un paysage audiovisuel français de plus en plus polarisé.
