La fusée européenne Ariane 6 s’est envolée avec succès mercredi 17 décembre depuis le Centre spatial guyanais de Kourou, emportant à son bord deux satellites du programme européen Galileo. Il s’agit du quatrième vol commercial du nouveau lanceur lourd européen, marquant une étape supplémentaire dans le retour de l’Europe à un accès autonome à l’espace.
Le décollage a eu lieu comme prévu à 02h01, heure locale, sous une météo favorable malgré la saison des pluies en Guyane française. Quelques instants après son envol, Ariane 6 a disparu dans une épaisse couverture nuageuse, poursuivant sa trajectoire nominale.
Les deux satellites doivent être placés sur une orbite terrestre moyenne, à environ 22 900 kilomètres d’altitude, près de quatre heures après le lancement. Cette mission portera à 34 le nombre total de satellites composant la constellation Galileo, système européen de navigation par satellite destiné à fournir un service de géolocalisation civile précis, fiable et indépendant du GPS américain.
Grâce à la technologie de la double fréquence, Galileo permet un positionnement en temps réel avec une précision de l’ordre du mètre, au bénéfice de plusieurs milliards d’utilisateurs à travers le monde. Le programme constitue l’un des projets d’infrastructure les plus ambitieux de l’Union européenne, au cœur de sa stratégie d’autonomie et de souveraineté technologique.
Jusqu’ici, la majorité des satellites Galileo avaient été mis en orbite par Ariane 5 et par les fusées russes Soyouz depuis Kourou. La guerre en Ukraine et l’arrêt de la coopération avec la Russie en 2022, puis le retrait d’Ariane 5 en 2023, avaient cependant privé l’Europe d’un accès indépendant à l’espace.
Pour éviter une interruption du déploiement de la constellation, l’Agence spatiale européenne avait alors fait appel à SpaceX, qui a lancé deux satellites Galileo à bord d’une fusée Falcon 9 en septembre 2024 depuis la Floride. L’entrée en service progressive d’Ariane 6, dont le vol inaugural a eu lieu en juillet 2024, marque désormais le retour de l’Europe à une capacité de lancement souveraine.




