Malgré leur retrait officiel de la Cédéao, le Burkina Faso, le Mali et le Niger continuent d’entretenir des liens fonctionnels avec l’organisation ouest-africaine. Ces passerelles se traduisent par leur admission au sein du GIABA comme membres non-Cédéao, le maintien de leur participation à la Banque d’investissement et de développement de la Cédéao (BIDC) et la poursuite de la coopération sécuritaire régionale.
Réunie dimanche à Abuja, la 68e session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la Cédéao a entériné l’admission des trois pays de la Confédération des États du Sahel au Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest. Cette décision repose sur l’engagement politique affirmé de Ouagadougou, Bamako et Niamey à appliquer l’ensemble des obligations liées à la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et de la prolifération.
Les autorités des trois États se sont engagées à corriger les insuffisances de leurs dispositifs nationaux et à coopérer pleinement avec les mécanismes du GIABA, une structure régionale clé dans la lutte contre les flux financiers illicites.
Sur le plan financier, les chefs d’État ont également validé la poursuite de la participation des pays de l’AES à la BIDC, désormais sous le statut de pays non régionaux. Cette mesure vise à garantir la continuité des opérations bancaires et des projets de développement en cours, tout en assurant la stabilité institutionnelle de la banque.
Au-delà des aspects économiques, la Cédéao a réaffirmé sa volonté de maintenir une coopération sécuritaire avec les trois pays sahéliens. La Conférence a instruit la Commission de renforcer la collaboration avec le Burkina Faso, le Mali et le Niger afin de faire face à la dégradation persistante de la situation sécuritaire dans le Sahel.
Cette posture traduit une approche pragmatique de l’organisation régionale, consciente que la lutte contre le terrorisme et l’insécurité impose une coordination transfrontalière, malgré les divergences politiques. Dans un espace sahélo-saharien marqué par une menace commune, l’interdépendance sécuritaire demeure un fait.



