La Banque africaine de développement affirme que l’intelligence artificielle peut devenir un puissant levier de croissance économique et sociale pour le continent. Dans un rapport stratégique, l’institution estime qu’un déploiement inclusif de l’IA pourrait générer jusqu’à 1.000 milliards de dollars de PIB supplémentaire à l’horizon 2035, soit près d’un tiers de la production économique actuelle de l’Afrique.
Intitulé « Gains de productivité grâce à l’IA en Afrique : Voies vers une efficacité accrue du travail, une croissance économique et une transformation inclusive », le rapport a été élaboré dans le cadre du Groupe de travail du G20 sur la transformation numérique, à partir d’une étude menée par le cabinet Bazara Tech. Il met en avant les atouts du continent, notamment l’essor des capacités numériques, une démographie favorable et des réformes sectorielles en cours.
Cinq secteurs concentreraient 58 % des gains potentiels, soit environ 580 milliards de dollars. Il s’agit de l’agriculture, du commerce de gros et de détail, de l’industrie manufacturière et de l’Industrie 4.0, de la finance et de l’inclusion financière, ainsi que de la santé et des sciences de la vie. Ces domaines combinent poids économique, capacité d’adoption de l’IA et potentiel d’impact inclusif.
Pour la BAD, la réussite de cette transformation repose sur cinq piliers étroitement liés : les données, la puissance de calcul, les compétences, la confiance et le capital. Une infrastructure numérique robuste, des données fiables et une main-d’œuvre qualifiée sont jugées indispensables, tout comme des cadres de gouvernance et de régulation capables de renforcer la confiance dans l’usage des technologies.
L’institution propose enfin une feuille de route en trois étapes, allant de l’initiation à la mise à l’échelle de l’IA entre 2025 et 2035. La Banque se dit prête à investir aux côtés des États et du secteur privé afin de transformer ce potentiel en gains de productivité et en emplois de qualité.
