Le budget de la sécurité sociale française est soumis à un vote décisif ce mardi, susceptible de déclencher une nouvelle crise politique et de laisser un trou de 30 milliards d’euros dans le financement des soins, retraites et aides sociales. Le Premier ministre Sebastien Lecornu, fidèle à Emmanuel Macron, ne dispose pas de majorité au parlement. Pour obtenir le soutien des socialistes, il a suspendu la réforme des retraites emblématique de 2023, ce qui a mécontenté certains alliés centristes et conservateurs.
Les députés examineront le projet après 16h (15h GMT). Le leader socialiste Olivier Faure a indiqué que son parti pourrait voter en faveur du texte après avoir obtenu des concessions, dont le report de la réforme des retraites jusqu’après la présidentielle de 2027. En revanche, l’extrême droite et l’extrême gauche devraient s’y opposer, et des alliés gouvernementaux comme Horizon ou les Républicains pourraient s’abstenir ou voter contre.
La sécurité sociale représente plus de 40 % des dépenses publiques françaises, couvrant les pensions, la santé et l’aide sociale. Lecornu a averti qu’un rejet créerait un déficit pouvant atteindre 30 milliards d’euros, menaçant l’ensemble du budget public 2025 et forçant le gouvernement à envisager des mesures temporaires.
La bataille budgétaire s’inscrit dans un contexte politique fragile : Macron a perdu sa majorité lors des élections anticipées de l’an dernier, entraînant l’effondrement de trois gouvernements. La situation parlementaire reste tendue, avec peu de marge de manœuvre pour le gouvernement face à un parlement fragmenté.



