La Banque d’Angleterre alerte sur une possible bulle liée à l’IA

 

La Banque d’Angleterre met en garde contre une nouvelle surchauffe financière. Elle estime que le secteur de l’intelligence artificielle atteint des niveaux de valorisation préoccupants. L’institution rapproche la situation actuelle des signaux qui avaient précédé l’explosion de la bulle Internet en 2000.

Selon son Comité de politique financière, plusieurs actifs risqués restent surévalués. Les entreprises technologiques tournées vers l’IA figurent parmi les plus exposées. Les marchés américains évoluent à des sommets observés uniquement avant l’éclatement de la bulle Internet. Le marché britannique atteint, lui aussi, des niveaux proches de ceux d’avant la crise financière mondiale de 2008.

Les investissements massifs des géants de la tech nourrissent ces inquiétudes. Les montants engagés dépassent largement les bénéfices générés, ce qui alimente la crainte d’un gonflement artificiel du secteur. La comparaison avec les années 1990 et le début des années 2000 revient régulièrement dans les analyses du marché.

Andrew Bailey, gouverneur de la Banque d’Angleterre, constate toutefois une différence majeure avec cette époque. Les acteurs actuels de l’IA présentent des flux de trésorerie positifs. Il prévient cependant d’un risque de contagion. Une crise américaine pourrait rapidement toucher les marchés britanniques. Les établissements qui financent massivement l’IA s’exposent à des pertes importantes en cas de retournement brutal.

La Banque centrale avait déjà identifié ces menaces en octobre. Elle estime aujourd’hui que les risques pour la stabilité financière se renforcent en 2025. Les tensions géopolitiques se multiplient. La fragmentation des échanges impacte les marchés commerciaux et financiers. Les pressions s’accentuent également sur les dettes souveraines.

La BoE rappelle aussi les alertes envoyées par les récents déboires du crédit privé. Les faillites de First Brands et Tricolor aux États-Unis ont mis en évidence la fragilité de certains segments. Les stratégies spéculatives de plusieurs fonds d’investissement pourraient amplifier d’éventuels chocs.

Les résultats du dernier stress test offrent toutefois une note de stabilité. Les sept plus grandes banques britanniques disposent de capacités suffisantes pour absorber un choc majeur. Ces évaluations sont réalisées tous les deux ans depuis la crise financière de 2008.

La Banque d’Angleterre ajuste par ailleurs ses exigences. Elle réduit la réserve de sécurité recommandée aux banques. Elle passe désormais à 13% des actifs pondérés par les risques, contre 14% auparavant. C’est la première fois que ce taux est abaissé depuis son instauration en 2015, juste après la crise financière mondiale.

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