La Commission budgétaire de l’Assemblée nationale du Bénin a ouvert, au Palais des Gouverneurs, l’examen du Projet de loi de finances pour 2026. Le Ministère de l’Économie et des Finances, représenté par Hermann Orou Takou, a défendu un budget de 3 783,984 milliards FCFA. Ce montant affiche une progression de 6,6% par rapport à 2025. Le document présenté maintient l’équilibre entre ressources et charges et introduit une augmentation de 232,979 milliards FCFA. Le Gouvernement Talon reste optimiste malgré un contexte mondial fragile marqué par des tensions géopolitiques persistantes, des conflits internationaux et une hausse des barrières commerciales. Il met en avant une croissance tirée par la demande interne et des secteurs moteurs comme le transport, le tourisme et le BTP. L’exécutif prévoit un déficit budgétaire ramené à 2,7% du PIB en 2026, contre 2,9% estimés à la fin de cette année. L’objectif affiché reste la maîtrise des comptes publics.
La délégation a souligné la bonne performance du budget 2025. À fin septembre, les ressources mobilisées atteignaient 73,6% des prévisions, soit 2 613,2 milliards FCFA sur 3 551,0 milliards. Les projections annoncent une exécution de 99,7% à la clôture de l’exercice. Les dépenses suivent la même dynamique, avec 2 046,7 milliards déjà engagés et un taux final attendu au même niveau.
Pour 2026, le Gouvernement Talon concentre son action sur trois priorités. Il veut soutenir les moteurs de la croissance et renforcer le volet social. Il affirme sa volonté de faire du Bénin une référence en matière de gouvernance budgétaire. Il prévoit une gestion plus rigoureuse et anticipée de la dette publique.
Aucune hausse des taux d’imposition n’apparaît dans le projet. L’exécutif mise plutôt sur un meilleur rendement fiscal grâce à la digitalisation, à la lutte contre la fraude, à un encadrement plus strict de la fiscalité numérique et à des mesures incitatives ciblant les secteurs stratégiques. Il annonce également plusieurs allégements, dont des dispenses de pénalités pour les contribuables en retard sur la taxe foncière et pour ceux qui régularisent spontanément leur situation. Des exonérations sont prévues sur l’importation de véhicules neufs, d’aéronefs, d’équipements destinés aux PME et de matériaux pour les stations-service.
Le budget privilégie les dépenses sociales et l’investissement public. Les programmes sociaux existants sont maintenus et renforcés, notamment l’assurance maladie, les microcrédits, la cantine scolaire et les appuis aux ménages vulnérables. Les crédits d’investissement progressent de près de 20% pour accélérer les chantiers en cours.
Plusieurs secteurs bénéficient d’efforts importants. L’éducation bénéficie de la gratuité de la maternelle et du primaire, et de l’exonération des frais pour les filles au secondaire. Le gouvernement veut fournir davantage de manuels, construire de nouvelles infrastructures et servir deux repas chauds par jour à plus d’un million d’enfants.
La santé profite de la mise en service du CHIC, d’hôpitaux de zone, du futur centre de psychiatrie d’Allada et de nouveaux pôles d’excellence. Des programmes contre le paludisme et un dispositif de nutrition pour les mille premiers jours de l’enfant sont intégrés.
L’agriculture et l’hydraulique reçoivent des financements pour développer les filières porteuses, faciliter l’accès aux machines et intrants, moderniser l’élevage et étendre les systèmes d’eau potable.
Les infrastructures et l’énergie restent prioritaires. Le gouvernement poursuit les travaux d’asphaltage, renforce les ouvrages d’assainissement à Cotonou, modernise la gestion des déchets, protège le littoral et améliore l’entretien des pistes rurales. Il confirme aussi son ambition d’autonomie énergétique.
En marge du budget général, la Présidence de la République et le Ministère de l’Économie et des Finances ont présenté leurs projets de budget spécifiques au cours de cette première journée d’auditions à huis clos.
En gros, le Projet de loi de finances 2026 annonce une année tournée vers le social et les investissements. Le gouvernement compte sur une croissance soutenue et sur une mobilisation accrue des recettes pour financer ses engagements, tout en gardant le cap de la rigueur budgétaire malgré la persistance des tensions internationales. A suivre !



