Google a commencé le déploiement de Gemini 3, la nouvelle version de son intelligence artificielle, avec l’ambition clairement assumée de s’imposer comme le leader du secteur. Le groupe estime que ce modèle marque une avancée majeure dans la compréhension et le traitement des données issues de textes, d’images, de sons et de vidéos.
Pour les concepteurs, Gemini 3 représente la version la plus aboutie jamais produite par Google. L’outil s’appuie notamment sur un agent numérique capable de générer des applications à la demande. Cette mise à jour succède à Gemini 2.0, lancé en février.
Koray Kavukcuoglu, directeur de Google pour l’IA, présente Gemini 3 comme « le modèle le plus intelligent » développé à ce jour, censé aider les utilisateurs à « donner vie à leurs idées ». Le géant californien revendique 650 millions d’utilisateurs actifs sur l’application dédiée, et indique que plus de deux milliards de personnes y accèdent indirectement via le moteur de recherche.
Google affirme avoir accéléré le rythme de développement de ses modèles pour répondre à la concurrence, après les critiques suscitées par sa première génération d’IA générative en 2023. Depuis, le groupe a corrigé ses lacunes, notamment avec AI Overviews, une fonctionnalité intégrée à la recherche qui avait d’abord fait polémique pour ses réponses aberrantes, avant d’être rapidement améliorée.
Robby Stein, vice-président produit, estime que l’intégration de Gemini 3 dans le moteur de recherche constitue « un pas décisif ». Selon lui, le modèle offrira des réponses plus fiables, plus directes et plus pertinentes, avec une capacité de raisonnement renforcée.
Google a également présenté Antigravity, une plateforme de développement qui propose un agent IA capable de produire des projets d’applications à partir d’instructions en langage courant, un positionnement qui place l’entreprise en concurrence directe avec Claude d’Anthropic.
Le groupe assure avoir renforcé la sécurité de Gemini 3 pour limiter les risques de cyberattaques et d’usages détournés. Cette évolution intervient alors que de nombreux experts s’interrogent sur le risque d’une bulle autour de l’IA, alimentée par des investissements massifs.
Sundar Pichai, PDG d’Alphabet, a reconnu dans un entretien à la BBC que l’éclatement éventuel de cette bulle aurait des conséquences lourdes pour toutes les entreprises du secteur. Il alerte aussi sur la consommation énergétique croissante des systèmes d’IA, qui a représenté 1,5 % de l’électricité mondiale en 2024. Selon lui, l’essor de la technologie exige le développement de nouvelles sources d’énergie et un renforcement des infrastructures.



