Union africaine : la dette du continent atteint un niveau critique

 

La dette publique africaine continue de s’alourdir sous l’effet du coût élevé des emprunts et de l’accès limité à des financements concessionnels, a alerté Mahamoud Ali Youssouf, président de la Commission de l’Union africaine (UA).

S’exprimant à Addis-Abeba lors du Dialogue de haut niveau G20-Afrique sur la viabilité de la dette, le coût du capital et les réformes du financement, il a été représenté par la commissaire de l’UA à l’économie, au commerce, au tourisme, à l’industrie et aux mines, Francisca Tatchouop Belobe. Celle-ci a indiqué que le service de la dette africaine avait dépassé 70 milliards de dollars en 2024, absorbant une part croissante des recettes publiques et réduisant la capacité d’investissement des États.

Selon les chiffres présentés, près de 57 % des Africains vivent aujourd’hui dans des pays où le remboursement de la dette dépasse les dépenses sociales. La dette publique du continent est passée d’environ 120 milliards de dollars en 1990 à près de 1 800 milliards actuellement, soit près des deux tiers du PIB africain.

Face à cette situation, M. Youssouf a plaidé pour une action collective urgente afin de restaurer la viabilité financière des États africains et d’améliorer leur accès à des financements plus justes. Il a dénoncé les failles d’une architecture financière mondiale « conçue pour un monde révolu » et fondée sur des critères de solvabilité défavorables à l’Afrique.

Pour lui, la véritable solution réside dans un « nouveau pacte financier mondial » fondé sur la responsabilité partagée et l’équité, afin de permettre au continent de financer son développement sans s’enfoncer davantage dans l’endettement.

Il a enfin exhorté le G20 à jouer pleinement son rôle dans cette refonte, saluant la création du Groupe d’experts sur l’Afrique, initiative portée par la présidence sud-africaine du G20. Ce dialogue de haut niveau représente, selon lui, une occasion décisive pour remettre en question les pratiques actuelles, proposer des réformes ambitieuses et ouvrir la voie à un accès plus équitable aux ressources financières mondiales.

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