Gabon : polémique autour d’une nouvelle taxe sur les factures d’électricité en 2026
Le gouvernement gabonais prépare une mesure impopulaire. Le projet de loi de finances 2026 prévoit l’instauration d’une taxe de 9 % sur les factures d’électricité de la SEEG. Présentée comme une « contribution pour l’amélioration du cadre de vie », cette taxe devrait financer des actions telles que le nettoyage urbain, le curage des caniveaux ou la construction de voiries.
Selon le texte transmis au Parlement, les recettes ne seront pas versées au budget général, mais affectées à un fonds dédié à ces projets. La Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) sera chargée de collecter cette contribution pour le compte du Trésor public. Seuls les ménages disposant de compteurs sociaux seront exonérés.
Cette mesure suscite toutefois une forte contestation. Dans un contexte de délestages répétés, de pannes d’eau et de hausse du coût de la vie, les consommateurs dénoncent une décision « déconnectée du terrain ». « On paie déjà pour un service défaillant, et maintenant on veut nous faire payer pour ramasser les ordures », s’indigne une habitante de Libreville.
Pour plusieurs observateurs, il s’agit d’une fiscalité déguisée. Les zones d’affectation des fonds et leur contrôle restent flous, ce qui alimente la méfiance. D’autres soulignent la contradiction entre la volonté du gouvernement de maîtriser la vie chère et la multiplication des prélèvements.
En période de tensions sociales, cette nouvelle taxe risque d’accentuer la défiance envers les autorités. Le président Brice Clotaire Oligui Nguema, qui prône une gouvernance transparente, devra trouver un équilibre entre la nécessité de financer les infrastructures urbaines et la colère croissante d’une population déjà éprouvée.
