Le secteur du soja biologique togolais traverse une zone de turbulences. L’Union européenne a décidé d’instaurer des contrôles renforcés sur les cargaisons en provenance du Togo, après des soupçons de non-conformité aux exigences de production biologique. Une décision qui menace un pan entier de l’économie agricole nationale.
Selon Republic of Togo, cette mesure émane du Groupe d’experts sur la production biologique (GREX) de l’UE. Après examen des données récentes, les spécialistes ont relevé une forte probabilité de non-respect des normes sur plusieurs lots exportés vers l’Europe. À la suite de ces conclusions, les autorités italiennes, en charge du dispositif de surveillance, ont notifié les exportateurs togolais.
Désormais, chaque cargaison de soja biologique togolais sera systématiquement soumise à des prélèvements et analyses en laboratoire afin de vérifier l’absence de produits chimiques interdits. Ce dispositif, qui s’applique dès la campagne 2025, vise à garantir l’authenticité du label « biologique » sur le marché européen.
Une décision jugée « dévastatrice » par Mounirou Koriko, président du Conseil interprofessionnel de la filière soja du Togo (CIFS). « C’est un véritable coup de massue pour le secteur », a-t-il déclaré, évoquant un timing désastreux en pleine campagne de commercialisation.
L’enjeu est de taille : une part importante de la production nationale est destinée à l’exportation. Ces nouvelles barrières pourraient freiner les revenus des producteurs, réduire les recettes d’exportation et fragiliser la position du Togo sur un marché hautement concurrentiel.
Au-delà des pertes économiques, cette situation fait peser une menace sur la réputation du soja togolais, reconnu jusqu’ici pour sa qualité. Si la confiance des importateurs européens venait à s’éroder, la filière risquerait de perdre les acquis d’années d’efforts pour se positionner durablement sur le marché bio international.



