Algérie : le FMI salue la croissance mais pointe la dépendance aux hydrocarbures

 

 

Le Fonds monétaire international (FMI) dresse un bilan contrasté de l’économie algérienne dans son rapport annuel. Tout en saluant une croissance hors hydrocarbures jugée robuste et un niveau de réserves de change confortable, l’institution alerte sur la fragilité d’un modèle encore largement dépendant de la rente énergétique.

Le document de 99 pages relève une reprise économique post-pandémie marquée par un net recul de l’inflation, passée de 9,3 % en 2023 à 4 % en 2024, ainsi qu’une croissance hors hydrocarbures estimée à 4,2 %. Celle-ci est portée par de vastes investissements publics et par une consommation privée renforcée par l’amélioration du pouvoir d’achat. Ces indicateurs traduisent, selon le FMI, les signes d’une croissance saine tirée par la demande intérieure.

Le rapport met également en avant la solidité du matelas financier du pays : 67,8 milliards de dollars de réserves internationales fin 2024, soit l’équivalent de 14 mois d’importations, et une absence d’endettement extérieur, que les autorités présentent comme un symbole d’indépendance financière.

Mais cette situation reste précaire. Le FMI rappelle que la vitalité budgétaire et financière de l’Algérie demeure liée aux cours du pétrole et du gaz, qui continuent de représenter l’essentiel des recettes publiques et des devises. L’institution recommande d’élargir l’assiette fiscale, de numériser les finances publiques et de diversifier les instruments de financement, notamment à travers le financement islamique.

Derrière les bons chiffres, le FMI souligne aussi que la croissance hors hydrocarbures repose davantage sur la dépense publique que sur une véritable dynamique entrepreneuriale. L’Algérie reste freinée par un climat des affaires jugé peu attractif et par le manque de réformes structurelles, ce qui limite l’investissement privé et étranger.

Enfin, l’institution note les efforts entrepris pour sortir de la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI), mais estime que des progrès supplémentaires sont nécessaires pour atteindre pleinement les standards internationaux.

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