Le Gouverneur de la BCEAO, Jean-Claude Kassi Brou, a écarté tout risque immédiat de crise de la dette dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), tout en appelant à la prudence face à la hausse des ratios d’endettement. La dette publique des pays de l’Union se situe entre 60 % et 63 % du PIB, en dessous du seuil communautaire de 70 %.
M. Brou a souligné que la progression de la dette pèse sur les services financiers et limite les marges budgétaires des États pour les secteurs sociaux et les infrastructures. Il a salué la transparence du Sénégal, dont la dette réévaluée atteint 118 % du PIB, et encouragé la finalisation rapide d’un nouveau programme avec le FMI pour soutenir les réformes et restaurer la confiance.
Malgré ces pressions, les pays de l’Union mobilisent d’importantes ressources sur le marché financier régional, avec plus de 9 000 milliards FCFA levés sur les sept premiers mois de 2025. Le Gouverneur a noté des écarts de rendements selon la qualité de signature des États, de 6 % à plus de 9 %.
Sur le plan monétaire, le Comité de politique monétaire a maintenu ses instruments directeurs inchangés : taux de refinancement à 3,25 %, guichet de prêt marginal à 5,25 % et réserves obligatoires à 3 %. La croissance économique de l’Uemoa est attendue à 6,3 % en 2025, avec une inflation projetée à 1,2 %, soutenue par une bonne campagne agricole et la baisse des prix des importations.
La BCEAO reste toutefois attentive aux risques liés à la sécurité régionale, au changement climatique et aux tensions géopolitiques internationales, qui pourraient affecter ces tendances positives.