Le Nigéria veut investir 60 milliards de dollars dans le développement de ses infrastructures gazières sur les cinq à sept prochaines années. L’annonce a été faite par Bayo Ojulari, PDG de la Nigerian National Petroleum Company Limited (NNPCL), à l’ouverture du salon Gastech à Milan.
Cet investissement vise à porter la production nationale de gaz à 12 milliards de pieds cubes par jour et à renforcer la capacité de raffinage pour répondre à la demande mondiale croissante. Selon Ojulari, la loi sur l’industrie pétrolière de 2021, qui a transformé la NNPC en société à responsabilité limitée, permet désormais d’accéder à des financements directs et d’attirer des partenaires internationaux.
Le Nigéria produit actuellement 1,6 million de barils de brut par jour et ambitionne d’atteindre 2 millions en 2027 puis 3 millions en 2030. Plusieurs projets stratégiques sont en cours : l’oléoduc Ajaokuta-Kaduna-Kano, l’extension du gazoduc ouest-africain vers le Maroc et l’Europe, et l’expansion du GNL nigérian, dont le train 7 devrait être achevé en 2026.
Le pays fournit déjà 60 % du GNL consommé au Portugal et en Espagne, et prévoit de lancer les trains 8 et 9. Sur le plan interne, Abuja encourage la transition énergétique en distribuant deux millions de bouteilles de GPL et en développant l’usage du gaz naturel comprimé pour les véhicules.
Ojulari a rappelé que les tensions géopolitiques, notamment la guerre en Ukraine, accélèrent les projets de pipelines régionaux. Avec plus de 200 gisements non exploités, le Nigéria se positionne comme une destination majeure pour les investisseurs, déjà engagés via ExxonMobil, Chevron, Shell, Agip et Total.
