La République du Bénin franchit une nouvelle étape dans sa stratégie de développement durable avec le lancement officiel de son Cadre de Financement Vert, un dispositif conçu pour attirer des investissements en faveur de la transition écologique et de la résilience climatique. L’information a été rendue publique au détour d’un communiqué en date d’hier, mercredi trois septembre 2025.
A l’en croire, il est pensé comme un levier stratégique pour aligner les ressources financières sur les priorités environnementales du pays. Ce cadre, détails le circulaire, permet désormais au gouvernement béninois de mobiliser des capitaux pour financer des projets à fort impact environnemental, tout en respectant les normes internationales les plus strictes en matière de finance verte.
Le Cadre de Financement Vert du Bénin a reçu une évaluation indépendante de l’agence Sustainable Fitch, qui a jugé son alignement avec les Green Bond Principles 2025 (ICMA) et les Green Loan Principles 2025 (LMA, LSTA, APLMA). L’agence a attribué une note globale de « Bon », avec quatre des cinq piliers du cadre qualifiés d’« Excellents ».
Ce cadre définit dix catégories de projets éligibles, incluant notamment : les énergies renouvelables; les transports propres; l’efficacité énergétique; la gestion durable des ressources en eau; la conservation de la biodiversité; l’adaptation au changement climatique; l’économie circulaire.
L’objectif est de diriger les investissements vers des initiatives structurantes pour la croissance verte du Bénin.
Pour garantir une mise en œuvre rigoureuse, le gouvernement a mis en place un Comité de pilotage des instruments verts, placé sous la tutelle du ministère de l’Économie et des Finances. Ce comité est chargé de sélectionner les projets à financer et de suivre leur impact, avec l’appui d’une cellule technique d’évaluation.
Fait notable : le cadre privilégie le financement de nouveaux projets plutôt que le refinancement, afin d’assurer une réelle valeur ajoutée environnementale, dite « additionnalité », à chaque opération.
Ce lancement intervient un peu plus d’un an après la Table ronde sur le financement climatique organisée à Cotonou en juillet 2024, en partenariat avec la Banque mondiale et le FMI. Le Bénin y avait déjà affirmé son ambition de devenir un acteur de référence de la finance durable en Afrique.
Romuald Wadagni, ministre d’État chargé de l’Économie et des Finances, a déclaré à cette occasion : « Le Cadre de Financement Vert illustre notre détermination à intégrer les enjeux climatiques dans toutes nos politiques publiques. En nous alignant sur les meilleurs standards internationaux, nous cherchons à attirer des investisseurs engagés dans la transition écologique du continent. »
Bien que le Bénin affiche des émissions de gaz à effet de serre relativement faibles à l’échelle continentale, le pays reste fortement exposé aux impacts du changement climatique : inondations, érosion côtière, insécurité alimentaire… Le Cadre de Financement Vert vient donc renforcer la capacité du pays à atteindre ses objectifs climatiques, notamment ceux inscrits dans sa Contribution Déterminée au niveau National (CDN), qui prévoit une réduction de 20 % des émissions d’ici 2030.
Ce cadre complète les initiatives antérieures du pays, notamment le cadre obligataire ODD lancé en 2021, qui avait déjà positionné le Bénin comme pionnier de la finance liée aux Objectifs de développement durable (ODD).