Le Royaume-Uni a renoncé à obtenir un accès privilégié aux données chiffrées des utilisateurs d’Apple, une requête qui avait suscité de vives critiques en matière de protection de la vie privée. L’information a été confirmée mardi 19 août par la directrice du renseignement national américain, Tulsi Gabbard, sur X.
Selon elle, Londres a accepté de retirer son mandat obligeant Apple à créer une « porte dérobée » dans ses systèmes de sécurité, un mécanisme qui aurait permis aux autorités d’accéder aux données stockées sur le cloud. Une telle mesure, a-t-elle rappelé, aurait porté atteinte aux libertés civiles des citoyens.
Le ministère britannique de l’Intérieur a refusé de commenter, tandis qu’Apple n’a pas réagi immédiatement. Le Washington Post avait révélé en début d’année que cette demande s’appuyait sur une loi de 2016, qui accorde aux services de sécurité britanniques de larges pouvoirs de surveillance.
D’après le Financial Times, le retrait de la demande britannique aurait été facilité par une médiation du vice-président américain JD Vance, lors d’un récent séjour à Londres.
Apple, qui insiste sur sa politique stricte de protection des données, avait déjà précisé n’avoir jamais introduit de « porte dérobée » ni de « clé maîtresse » dans ses produits. L’entreprise a également saisi l’Investigatory Powers Tribunal (IPT), juridiction spécialisée dans le contrôle des services de renseignement.
Ce recul britannique intervient dans un débat récurrent opposant les défenseurs de la vie privée, favorables à un chiffrement inviolable, et les autorités qui estiment que cet obstacle complique la lutte contre la criminalité et le terrorisme. Apple reste l’un des acteurs technologiques les plus engagés dans la sécurisation des données de ses utilisateurs.