Le Congrès national africain (ANC) a exprimé son refus de céder face aux menaces de sanctions venant des États-Unis. Fikile Mbalula, secrétaire général du parti au pouvoir en Afrique du Sud, a déclaré ce mercredi à Johannesburg que son mouvement n’était pas prêt à compromettre ses politiques de transformation, même sous la pression américaine. « Washington cherche à nous imposer un recul sur nos avancées en matière de transformation. Ce n’est pas envisageable. Si des sanctions doivent tomber, qu’ils les appliquent », a-t-il martelé devant la presse.
Ce climat tendu fait suite à l’adoption par des parlementaires américains d’une proposition de loi (le US-South Africa Bilateral Relations Review Act of 2025) qui prévoit des mesures punitives à l’encontre de plusieurs cadres de l’ANC. En toile de fond : le rapprochement diplomatique de Pretoria avec des puissances comme la Chine, la Russie, l’Iran et Cuba, que les États-Unis voient d’un mauvais œil.
L’Afrique du Sud s’était déjà attiré les critiques américaines en 2023 en saisissant la Cour internationale de justice (CIJ) contre Israël. Une initiative qui n’avait pas plu à Washington, soutien historique de l’État hébreu, et qui dénonçait une plainte jugée hostile.
Fikile Mbalula assume ces positions : « Si nos dirigeants doivent être visés par des sanctions pour défendre notre souveraineté et notre démocratie, alors qu’il en soit ainsi. Nous n’abandonnerons jamais face à l’impérialisme ».
La tension s’est accrue après que Donald Trump, revenu au pouvoir, a suspendu l’aide financière destinée à Pretoria, évoquant une loi sur l’expropriation foncière que les autorités sud-africaines présentent comme un moyen de réparer les injustices héritées de l’apartheid.
Pour Mbalula, l’objectif reste clair : « Nous voulons corriger les déséquilibres structurels. L’économie est toujours contrôlée par une minorité blanche. On nous demande de renoncer à nos réformes, mais nous irons jusqu’au bout ».
