Le Mali a lancé un projet ambitieux pour renforcer la filière bétail-viande dans la région de Kayes. Dotée d’une enveloppe de 393 millions FCFA, l’initiative est soutenue par la FAO et l’Agence espagnole de coopération internationale pour le développement (AECID). Elle vise à améliorer la productivité du secteur, moderniser les infrastructures et stimuler l’emploi rural, en particulier pour les jeunes et les femmes.
Le projet, officiellement lancé le 31 juillet à Kayes, entend valoriser un secteur stratégique qui représente plus de 15 % du PIB national et constitue la troisième source d’exportation après l’or et le coton. Présent à la cérémonie, le ministre de l’Élevage et de la Pêche, Youba Ba, a rappelé que malgré un cheptel national estimé à près de 80 millions de têtes, le potentiel reste insuffisamment exploité.
La région de Kayes, qui compte près de 5 millions d’animaux (bovins, caprins, ovins, équidés, camelins…), offre un fort potentiel de production, notamment grâce à sa position géographique stratégique pour les échanges avec les pays voisins. Pourtant, elle reste freinée par le manque d’infrastructures adaptées, la faible valorisation des produits carnés, les pertes après abattage et un accès limité aux circuits commerciaux modernes.
Le projet prévoit donc la construction d’unités de transformation, la structuration des acteurs de la chaîne de valeur et la mise en œuvre de pratiques pastorales plus durables. Il s’agit également de favoriser un entrepreneuriat rural solide, en intégrant des mesures de soutien ciblées.
Pour Abdoul Karim Bah, chef du bureau de la FAO au Mali, ce programme apporte « une réponse concrète » aux défis du secteur. L’objectif est clair : renforcer toute la chaîne, « de l’éleveur au consommateur », afin de créer de la valeur ajoutée locale et améliorer les conditions de vie des communautés pastorales.
En 2016, les exportations liées à l’élevage représentaient environ 135 milliards FCFA. Le Mali demeure le premier pays d’élevage de l’espace UEMOA, devant le Burkina Faso et le Niger. Avec ce nouveau projet, les autorités réaffirment leur volonté de faire de l’élevage un levier majeur du développement rural et de la sécurité alimentaire.