Cotonou (Bénin), deux août 2025. Le Bénin et le Nigeria posent les bases d’un futur économique commun. Entre poignées de main fermes et sourires diplomatiques, les deux voisins ont entamé cette semaine à Cotonou une avancée stratégique vers un Accord de Partenariat Économique Renforcé (APER), qui promet de redessiner le commerce régional en Afrique de l’Ouest.
Cette réunion bilatérale de haut niveau, tenue du 31 juillet au 2 août, s’inscrit dans la continuité du WAES 2025, le Sommet économique de l’Afrique de l’Ouest qui s’était tenu à Abuja en juin dernier sous le thème « Une voix, un avenir ». Et justement, le Bénin et le Nigeria semblent avoir trouvé la leur.
La délégation nigériane, menée par Dr Jumoke Oduwole, Ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Investissement, et par l’Ambassadrice Bianca Odumegwu Ojukwu, a rencontré son homologue béninoise Alimatou Shadiya Assouman, ainsi que plusieurs membres du gouvernement béninois. Ensemble, ils ont signé un cadre de référence pour la négociation d’un partenariat économique approfondi, véritable feuille de route d’une coopération nouvelle génération.
Les priorités ? Fluidifier les échanges, renforcer la transparence douanière, et surtout ouvrir plus grand les frontières commerciales, dans le respect des intérêts mutuels.
L’événement a été marqué par une audience officielle avec le Président béninois Patrice Talon, à qui la délégation nigériane a transmis un message personnel de Bola Ahmed Tinubu, Président de la République fédérale du Nigeria. L’entretien a renforcé le ton : les deux pays misent sur une diplomatie pragmatique, soutenue par une volonté politique forte.
Côté terrain, la visite du Port autonome de Cotonou et du poste frontalier de Sèmè-Kraké a permis aux officiels nigérians de constater l’ampleur des réformes opérées par le Bénin en matière de logistique, de digitalisation des procédures et de lutte contre la fraude douanière.
Le plus important est à venir : les négociations officielles de l’APER débuteront en septembre 2025. L’accord envisagé vise à transformer la frontière bénino-nigériane, l’une des plus dynamiques du continent, en un véritable corridor de croissance inclusive.
L’engagement commun de renforcer la lutte contre la fraude, de développer les capacités de transbordement, et d’harmoniser les pratiques douanières laisse espérer un modèle de coopération économique sud-sud réussi, à l’heure où l’Afrique cherche à faire de la Zone de libre-échange continentale (ZLECAf) une réalité concrète.