Le président américain Donald Trump a évoqué la possibilité de ne pas participer au prochain sommet du G20 prévu en novembre en Afrique du Sud, ravivant les tensions entre Washington et Pretoria. Depuis l’avion présidentiel Air Force One, Trump a critiqué la politique intérieure et extérieure de l’Afrique du Sud, ciblant particulièrement les réformes agraires jugées « très mauvaises » et la position jugée « hostile » du pays envers Israël. Il a évoqué la possibilité de se faire représenter par un envoyé spécial au lieu d’y assister lui-même.
Cette déclaration intervient dans un contexte de relations déjà fragilisées. En février, Trump avait ordonné une réduction importante de l’aide américaine à Pretoria, en réponse à la plainte déposée par l’Afrique du Sud devant la Cour internationale de justice, accusant Israël de génocide à Gaza, une initiative dénoncée par les administrations Trump et Biden.
L’éventuelle absence de Trump au sommet constituerait un camouflet diplomatique pour l’Afrique du Sud, qui préside actuellement le G20 jusqu’en novembre 2025. Elle ferait suite à celle du secrétaire d’État Marco Rubio à la réunion ministérielle du G20 tenue plus tôt à Pretoria.
Malgré les tensions, le président sud-africain Cyril Ramaphosa continue d’appeler au dialogue. Il défend les réformes foncières engagées par son gouvernement, qu’il qualifie de nécessaires pour corriger les déséquilibres hérités de l’apartheid, sans discrimination envers les propriétaires blancs. Ramaphosa affirme également que l’engagement de l’Afrique du Sud en faveur des droits humains et de la justice internationale reste non négociable.
Si Trump décidait de ne pas faire le déplacement, ce serait une première pour un président américain depuis l’institution du G20. Une telle décision risquerait d’isoler davantage Washington sur la scène diplomatique dans un contexte de recomposition des alliances mondiales.