Le gouvernement sénégalais prévoit une croissance du PIB réel de 8 % en 2025, stimulée par l’exploitation à grande échelle du pétrole et du gaz. Selon le Rapport économique et financier 2024-2025, publié par le ministère de l’Économie, cette performance marquerait une nette accélération, après +6,1 % en 2024 et +4,3 % en 2023.
La dynamique est principalement liée à la montée en puissance du secteur secondaire, qui a progressé de 18,7 % en 2024, dopé par le démarrage de la production pétrolière en juin. Déjà à 16,9 millions de barils, elle devrait atteindre 30,5 millions en 2025, contribuant à hauteur de 3,8 points de croissance.
Le secteur tertiaire reste en progression modérée (+3,5 %), tandis que le primaire a reculé de 3 % en 2024, affecté par des aléas climatiques. Une reprise est néanmoins attendue, avec une croissance projetée à 7,2 % en 2025.
Sur le plan des prix, l’inflation a nettement ralenti, passant de 5,9 % en 2023 à 0,8 % en 2024, tirée par une baisse des prix des produits locaux. Elle devrait se maintenir autour de 1 % en 2025.
En revanche, les finances publiques restent fragiles. Le déficit budgétaire s’est élevé à 13,4 % du PIB en 2024, et devrait se réduire à 7,8 % en 2025. La dette publique reste élevée, avec une légère baisse prévue de 118,3 % à 117,5 % du PIB. Le déficit courant, quant à lui, devrait reculer de moitié, passant de 12,5 % à 6,5 %, sous l’effet d’une hausse des exportations (+19 %), notamment dans les hydrocarbures et l’or.
Le gouvernement met cependant en garde contre plusieurs risques : instabilité géopolitique, volatilité des prix du pétrole, aléas climatiques et tensions sociales. Un choc externe pourrait faire perdre jusqu’à six points de croissance.
Les autorités appellent à une gestion rigoureuse des recettes issues des hydrocarbures et à des réformes structurelles, condition nécessaire à une croissance durable.