L’agence Maroc PME a validé un nouveau plan stratégique couvrant la période 2025-2030. L’annonce a été faite à l’issue d’un conseil d’administration tenu le 28 juillet à Rabat. Cette nouvelle orientation intervient dans un contexte de réforme de l’écosystème entrepreneurial, marqué par la nomination d’Anouar Alaoui Ismaili à la direction de l’agence et l’adoption d’un décret sur les très petites entreprises (TPE).
Le ministre de l’Industrie et du Commerce, Ryad Mezzour, a insisté sur la nécessité d’actions concrètes. Il a mis l’accent sur le financement, la structuration et l’appui à la formalisation comme leviers prioritaires. En 2023–2024, le budget de Maroc PME s’est élevé à 164 millions de dirhams, un montant jugé insuffisant face aux besoins du secteur.
D’après l’Observatoire marocain de la TPME, plus de 73 % des emplois privés dépendent des petites entreprises. Pourtant, leur poids dans le PIB national ne dépasse pas 30 %. Ce déséquilibre s’explique par une faible productivité, des difficultés d’accès au financement et un fort taux de mortalité : 80 % des TPE disparaissent avant cinq ans.
Pour inverser la tendance, Anouar Alaoui Ismaili veut miser sur la proximité. Il prévoit un accompagnement renforcé, notamment pour les jeunes entreprises et les structures informelles en voie de formalisation. Ce repositionnement s’inscrit dans la stratégie du gouvernement de valorisation des chaînes de valeur locales.
Les attentes sont fortes. Abdellah El Fergui, président de la Confédération des TPE-PME, reste prudent. Il rappelle que plusieurs initiatives similaires ont échoué par le passé, en raison d’un ciblage approximatif et d’une coordination institutionnelle faible.