Côte d’Ivoire : la FAO mobilise les partenaires financiers pour développer la filière tilapia

 

Abidjan, 29 juillet 2025 ! L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a organisé une table ronde à Abidjan ce mardi afin de réunir les bailleurs autour du financement de la chaîne de valeur du tilapia d’élevage en Côte d’Ivoire.

Joseph Nyemah, représentant de la FAO dans le pays, a expliqué que cette initiative s’inscrit dans le cadre du programme FISH4ACP, un projet soutenu par l’Union européenne et le ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement. Ce programme, piloté par l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, vise à renforcer durablement les chaînes de valeur de la pêche et de l’aquaculture dans les pays ACP.

Le gouvernement ivoirien, via sa stratégie « Côte d’Ivoire 2030 », mise sur l’aquaculture comme levier clé pour stimuler la croissance économique, assurer la sécurité alimentaire, créer des emplois et réduire la pauvreté. Le tilapia constitue une opportunité majeure pour accroître la production nationale de poisson, encore largement déficitaire puisque la Côte d’Ivoire importe chaque année 39 500 tonnes de tilapia, contre seulement 7 700 tonnes produites localement (chiffres 2022).

Pour assurer la durabilité des actions, une forte coopération entre les acteurs de la filière est indispensable. Dans ce cadre, le Partenariat multi-acteurs (PMA), lancé sous FISH4ACP, rassemble les intervenants autour d’objectifs communs, notamment pour améliorer l’accès à des aliments piscicoles de qualité et augmenter la production régulière d’alevins rentables.

Augustin Millan, président du PMA aquaculture en Côte d’Ivoire (PM2ACI), a souligné que cette plateforme a permis d’élaborer une stratégie cohérente pour moderniser la chaîne de valeur du tilapia.

Danja Bergmann, cheffe adjointe de la coopération à l’ambassade d’Allemagne, a réaffirmé l’engagement de son pays en faveur d’une pêche et d’une aquaculture durables, ainsi que du renforcement des capacités locales.

Le programme FISH4ACP ambitionne qu’en 2031, la production nationale de tilapia du Nil soit multipliée par neuf, permettant de répondre entièrement à la demande ivoirienne, tout en créant des emplois grâce à une filière locale structurée.

Du côté des financements, Ouattara Alassane, responsable à la Commission nationale du Fonds pour l’environnement mondial, a rappelé que des projets dans ce secteur ont déjà bénéficié de son soutien. La deuxième phase du Projet Initiative pêche côtière (IPC), incluant désormais la Mauritanie, est dotée d’un budget de 9 millions de dollars.

Tidjane Coulibaly, chargé des investissements dans le cadre de la stratégie nationale de transformation de l’aquaculture, a indiqué que le gouvernement vise à structurer le secteur pour réduire les importations, évaluées à 400 milliards de FCFA. Il a évoqué un soutien ciblé aux jeunes entrepreneurs via l’Initiative aqua jeunes, facilitant leur accès au financement.

La pêche et l’aquaculture représentent environ 3 % du PIB agricole ivoirien. La production locale atteint 92 000 tonnes, dont seulement 8 500 tonnes issues de l’aquaculture, face à une demande annuelle dépassant 733 000 tonnes.

Enfin, Djiré Foungnigué, administratrice du programme FISH4ACP, a précisé que le tilapia du Nil domine la pisciculture ivoirienne avec 71 % de la production, l’aquaculture contribuant entre 4 et 7 % de la production halieutique nationale.

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