La diaspora et le tourisme sauvent la Tunisie du défaut de paiement

 

 

Les Tunisiens de l’étranger et les touristes étrangers ont permis au pays d’honorer 95,5 % de son service de la dette extérieure, selon la Banque centrale de Tunisie (BCT). Entre janvier et le 20 juillet 2025, leurs apports ont généré plus de 8,5 milliards de dinars, soit environ 2,5 milliards d’euros.

Les transferts des Tunisiens résidant à l’étranger (TRE) ont progressé de 8,2 % en un an pour atteindre 4,6 milliards de dinars. Ce flux régulier reste l’un des rares appuis stables de l’économie nationale. Il témoigne d’un attachement fort à la patrie malgré les tensions économiques persistantes.

Le tourisme, en reprise après les années Covid et les turbulences politiques, a rapporté 3,9 milliards de dinars, en hausse de 8,1 %. Les visiteurs européens et maghrébins reviennent timidement, aidant à rééquilibrer la balance des paiements.

Mais les signaux d’alerte restent nombreux. Les réserves de change ont chuté de 6,3 % sur un an, tombant à 23 milliards de dinars, soit l’équivalent de 100 jours d’importation. Parallèlement, la masse de billets en circulation a bondi de 14,5 %, atteignant 25,3 milliards de dinars.

Cette ruée vers le cash traduit une défiance croissante envers les banques. Elle s’explique par l’inflation et par une réforme controversée des chèques bancaires, jugée trop punitive.

Les autorités se félicitent d’avoir évité un défaut de paiement, mais les économistes préviennent : cette couverture exceptionnelle n’est pas tenable à long terme. Sans réduction du déficit commercial et relance de l’investissement productif, la dette extérieure restera une menace.

Partage:
Laisser un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *