La BAD soutient un modèle carbone pour démocratiser la cuisson électrique en Afrique de l’Est

La Banque africaine de développement (BAD), à travers son Fonds pour l’énergie durable en Afrique (SEFA), vient d’accorder un don remboursable de 4 millions de dollars pour promouvoir la cuisson électrique propre au Kenya, en Ouganda et en Zambie. Ce financement soutient le programme Burn Electric Cooking Expansion Program (BEEP), porté par l’entreprise kényane Burn Manufacturing Company, spécialisée dans les cuisinières écologiques. L’objectif est de déployer 115 000 cuisinières à induction Burn ECOA dans des foyers à faibles revenus, raccordés au réseau électrique mais encore dépendants du charbon de bois pour la cuisson.

Le modèle économique est innovant : les cuisinières sont préfinancées et leur coût est couvert par la vente de crédits carbone générés par leur utilisation. Un système de paiement à l’usage via application mobile facilite l’accès aux équipements, en supprimant l’obstacle du coût initial pour les utilisateurs. Le programme repose sur une structure financière dédiée (SPV) dotée de 10 millions de dollars, composée d’un prêt senior de 5 millions du Spark+ Africa Fund, des 4 millions du SEFA et d’un apport en fonds propres de 1 million par Burn.

Selon Daniel Schroth, directeur des énergies renouvelables à la BAD, il s’agit de « la première opération de financement carbone de ce type » menée par l’institution. Le SEFA joue ici un rôle essentiel pour réduire les risques liés au marché du carbone et assurer la viabilité du projet. Cette initiative s’inscrit dans les priorités du New Deal sur l’énergie pour l’Afrique et du programme Mission 300, qui visent un accès universel à une énergie propre et à faible émission de carbone sur le continent.

Pour Peter Scott, PDG de Burn, le soutien de la BAD permettra de « distribuer rapidement des cuisinières à induction intelligentes, connectées à l’Internet des objets, dans les trois pays ciblés, et d’offrir une alternative sans émission au charbon de bois ». En plus des bénéfices environnementaux et sanitaires attendus, le programme devrait créer des emplois, stimuler les chaînes d’approvisionnement locales et renforcer un développement inclusif et durable dans la région.

Partage:
Laisser un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *