RDC : la BAD met en avant la croissance minière et les défis à relever

La Banque africaine de développement (BAD) a présenté, le 10 juillet 2025 à Kinshasa, son rapport annuel sur la République démocratique du Congo. L’analyse met en lumière la solidité de l’économie congolaise, en particulier grâce à la vitalité du secteur minier, tout en soulignant des faiblesses structurelles persistantes.

Dans le cadre de ses Perspectives économiques en Afrique, l’institution a salué la croissance enregistrée en 2024, estimée à 6,5 %, portée principalement par les activités minières. Cette dynamique devrait légèrement ralentir, avec une projection de 5 % en 2025 et 5,3 % en 2026. L’inflation suit une tendance baissière, passant de 19,9 % en 2023 à 17,9 % en 2024, et devrait tomber à 8,8 % cette année.

Cependant, la BAD pointe plusieurs fragilités : une pression fiscale encore faible (13,6 % du PIB), des déficits budgétaires persistants, un taux de pauvreté élevé (près de 74 % de la population sous le seuil international) et un indice de développement humain toujours bas (0,481 en 2022).

Le rapport estime le capital naturel de la RDC à 858 milliards de dollars, dont plus de la moitié est constituée d’actifs renouvelables. Ce potentiel, largement sous-exploité, constitue un levier majeur pour le développement, à condition d’en améliorer la gestion.

Face à ces enjeux, la BAD recommande une diversification de l’économie, une digitalisation accrue de l’administration, une gouvernance renforcée, ainsi qu’un meilleur pilotage des ressources humaines et naturelles.

Présente à la cérémonie, la vice-ministre des Finances, O’Neige N’Sele, a salué l’approche analytique du rapport. Elle a souligné l’importance des données fiables pour guider les politiques publiques, et réaffirmé la volonté du gouvernement de poursuivre les réformes pour faire de la RDC un acteur économique solide dans la région.

De son côté, l’économiste-pays de la BAD, Olivier Manlan, a rappelé que le pays dispose de ressources immenses, mais que la mobilisation de ces atouts passe par une plus grande efficacité de la dépense publique et une mobilisation accrue des recettes nationales.

Le rapport-pays s’inscrit dans une série de publications destinées à renforcer le dialogue entre les autorités nationales et les partenaires au développement. L’édition continentale 2025 insiste sur la valorisation du capital africain comme moteur de transformation durable.

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