Les députés sénégalais ont adopté, samedi 28 juin, le projet de loi de finances rectificative (LFR) pour l’exercice 2025, après une journée entière de débats. Le texte a été approuvé par 126 voix contre 11, avec 2 abstentions, selon le président de l’Assemblée nationale, El Malick Ndiaye. Présent devant les élus jusque tard dans la soirée, le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, a défendu une révision budgétaire marquée par une réduction des recettes prévues : elles passent de 5014,3 milliards FCFA à 4884,3 milliards, soit une baisse de 130 milliards FCFA. Cette révision, a-t-il expliqué, s’inscrit dans une stratégie visant à ramener le déficit budgétaire à 7 % du PIB dès 2025, puis à 5 % d’ici 2027.
Le ministre a aussi évoqué plusieurs leviers en cours d’exploration pour assainir les finances publiques, dont des mécanismes de refinancement, de recyclage d’actifs et de garanties négociées avec les partenaires internationaux. Moment fort de la séance : la révélation par le ministre d’un rapport de la Cour des comptes faisant état de plus de 4000 milliards FCFA de dette non déclarée par l’administration précédente sur la période 2019-2024. Cette annonce a suscité de vives réactions dans les rangs de l’opposition, notamment de Thierno Alassane Sall et Aïssata Tall Sall.
La session ordinaire unique 2024-2025 du parlement prendra officiellement fin lundi 30 juin à 11h, au cours d’une séance solennelle à l’Assemblée nationale. Plusieurs responsables parlementaires étrangers sont attendus, dont Fabakary Tombong Jatta (Gambie), Mohamed Bamba Ould Meguett (Mauritanie), et Abdel Fassi-Fihri, représentant du Maroc. Des interventions sont prévues avant le discours de clôture du président El Malick Ndiaye, en présence de l’ancien président de l’Assemblée et du ministre Abass Fall.