Les investissements directs étrangers (IDE) mondiaux ont chuté de 11 % en 2024 pour s’établir à 1 500 milliards de dollars, selon le rapport 2025 de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED). Cette contraction marque une deuxième année consécutive de recul, sur fond de tensions géopolitiques, de fragmentation commerciale et de forte incertitude économique.
Les économies développées sont les plus touchées, enregistrant une baisse de 22 % des IDE, avec une chute spectaculaire de 58 % en Europe. Dans les pays en développement, les flux restent globalement stables mais inégalement répartis, laissant de nombreux secteurs clés infrastructures, énergie, technologies sous-financés. « Trop d’économies sont laissées pour compte, non par manque de potentiel, mais parce que le système continue d’orienter les capitaux là où c’est le plus facile, et non là où ils sont vraiment nécessaires », a déploré Rebeca Grynspan, secrétaire générale de la CNUCED.
L’économie numérique constitue la seule exception : les IDE dans ce secteur ont progressé de 14 %, portés par la fabrication de technologies de l’information, les services numériques et les semi-conducteurs. En revanche, les investissements dans des domaines essentiels aux Objectifs de développement durable (ODD), comme les énergies renouvelables, les transports ou l’eau, ont chuté de plus de 30 %.
Pour la CNUCED, cette tendance compromet sérieusement la réalisation des ODD. Elle estime à 4 000 milliards de dollars par an le déficit de financement dans les pays en développement. Le rapport souligne par ailleurs l’impact négatif de la guerre commerciale et de l’incertitude réglementaire sur les stratégies d’investissement des entreprises, désormais plus prudentes et sélectives.
En réponse, la CNUCED appelle à une mobilisation accrue de capitaux à long terme, durables et inclusifs, et propose sept axes prioritaires pour soutenir les pays en développement, notamment la gouvernance des données, les politiques d’investissement numérique et le renforcement des infrastructures numériques.