Le Mali franchit une étape majeure dans la valorisation de son or. Le président de la Transition, le Général Assimi Goïta, a lancé officiellement les travaux de la raffinerie SOROMA‑SA à Bamako, en partenariat avec la société russe Yadran. Située près de l’aéroport, cette installation de 5 hectares pourra traiter jusqu’à 200 tonnes d’or par an, soit environ quatre fois la production actuelle du pays (50 tonnes). Ce projet s’inscrit dans le cadre du nouveau Code minier malien, qui impose une transformation locale des ressources minières.
Le capital social s’élève à 600 millions de FCFA, détenu à 62 % par l’État malien et 38 % par Yadran. Ce partenariat s’inscrit dans un rapprochement Mali-Russie amorcé en octobre 2024, comprenant également des projets dans le coton et les produits pétroliers. La raffinerie vise à créer de la valeur ajoutée, des emplois locaux et à faciliter l’accès aux marchés internationaux grâce à des certifications comme la LBMA, actuellement absentes des deux raffineries existantes. Les travaux doivent s’achever en décembre 2026, dans un délai très attendu par le gouvernement.
Cette initiative rejoint une dynamique régionale similaire au Burkina Faso, Niger et Guinée, qui renforcent leur contrôle sur la chaîne de valeur minière. Elle intervient six mois après le lancement de la mine de lithium de Goulamina, soulignant la volonté malienne de diversifier ses partenariats et d’aligner ses infrastructures sur les standards internationaux. Le groupe russe Yadran, actif dans plusieurs secteurs industriels et financiers, développe au Mali d’autres projets stratégiques, notamment une usine de transformation du coton et un système sécurisé d’approvisionnement en produits pétroliers.
Le succès de SOROMA‑SA dépendra de l’obtention de la certification LBMA, clé pour accéder aux marchés mondiaux, mais aussi de la stabilité politique et sécuritaire au Sahel, facteur crucial pour ce projet stratégique.