Pour la première fois depuis des décennies, la Banque mondiale (BM) va soutenir des projets de production d’énergie nucléaire. C’est ce qu’a annoncé son président, Ajay Banga, dans un courrier adressé au personnel mercredi 11 juin 2025. L’institution entend accompagner la prolongation des réacteurs existants, le développement des infrastructures énergétiques, ainsi que l’essor des petits réacteurs modulaires (PRM), présentés comme une solution durable et accessible pour les pays en développement.
Afin d’encadrer ce virage stratégique, la BM noue un partenariat avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) pour garantir les normes de sécurité, de régulation et de non-prolifération nucléaire.
Même si les montants à engager ne sont pas encore précisés, ce changement de cap marque une évolution majeure. Jusqu’ici, la Banque mondiale s’était tenue à l’écart du nucléaire, lui préférant les énergies renouvelables classiques. Ce revirement s’inscrit dans un contexte de demande énergétique en forte hausse, notamment dans les pays du Sud, où la BM vise à connecter plus de 300 millions de personnes au réseau électrique d’ici 2035.
Ajay Banga alerte : pour répondre à cette pression croissante, les investissements dans les réseaux électriques mondiaux devront plus que doubler, passant de 280 à 630 milliards de dollars par an au cours des dix prochaines années. Le nucléaire, aux côtés des renouvelables, apparaît désormais comme un levier crédible dans la lutte contre la pauvreté énergétique.