Apple accuse un certain retard dans le déploiement de l’intelligence artificielle (IA) générative comparé à ses concurrents, et avance avec beaucoup de prudence, décevant certains analystes et frustrant des investisseurs impatients. A la conférence annuelle des développeurs à Cupertino, le 9 juin 2025, Tim Cook a expliqué que les améliorations personnalisées de Siri, l’assistant vocal d’Apple, nécessitent encore du temps pour atteindre les standards de qualité exigés par l’entreprise. Cette transformation de Siri, annoncée en juin 2024, vise à en faire un agent IA capable d’exécuter des tâches à la voix, en s’appuyant sur les données personnelles des utilisateurs.
Cependant, Apple a retardé ou suspendu certains projets, alors que ses concurrents comme OpenAI, Google et Meta multiplient les innovations dans ce domaine. Selon Gadjo Sevilla, analyste chez Emarketer, ce retard pourrait refléter une perte de dynamisme ou un manque de clarté dans la stratégie IA d’Apple, risquant d’entamer l’enthousiasme des investisseurs, surtout face aux promesses d’intégration IA des rivaux Samsung et Google.
Malgré cela, Apple a annoncé des nouveautés, notamment des outils de traduction en direct intégrés aux appels audio et vidéo, une fonctionnalité déjà présente chez ses concurrents. Pour Nabila Popal, directrice de recherche chez IDC, cette avancée reste significative et très populaire, sans pour autant nuire aux ventes actuelles d’Apple.
Apple mise sur le long terme dans ce domaine, reconnaissant que l’IA est un marathon et non un sprint. Côté développeurs, Apple va leur permettre d’accéder directement à ses capacités d’IA générative, même hors ligne, tout en garantissant confidentialité et sécurité. Cette ouverture est perçue comme une « concession opportune » dans un écosystème souvent critiqué pour sa fermeture et ses commissions.
Par ailleurs, la récente intégration de Jony Ive, l’emblématique designer d’Apple, chez OpenAI, renforce la compétition. Enfin, l’entreprise doit aussi gérer les pressions juridiques, notamment aux États-Unis, où elle est désormais obligée d’autoriser d’autres plateformes de paiement que l’App Store.
Pour Dan Ives, analyste chez Wedbush, Apple suit une stratégie claire, prudente après les erreurs de l’an passé, mais le temps presse. Il évoque la possibilité que la firme doive bientôt procéder à des acquisitions importantes pour accélérer sa feuille de route IA.
