L’Allemagne lance un plan d’allègements fiscaux pour relancer l’investissement privé

Le gouvernement allemand a dévoilé, mercredi 4 juin, un ambitieux programme d’aides fiscales destiné aux entreprises. Objectif, dynamiser l’investissement et redresser une économie à la peine après deux années de récession. Ce projet, porté par le nouveau ministre des Finances, Lars Klingbeil, vise à injecter 45,8 milliards d’euros de baisses d’impôts entre 2025 et 2029. Il s’agit de son premier texte législatif majeur, qu’il souhaite faire adopter au Bundestag avant la fin du mois.

Le dispositif prévoit notamment un amortissement exceptionnel de 30 % sur les investissements en équipements réalisés entre 2025 et 2027. À partir de 2028, ce mécanisme sera remplacé par une réduction progressive du taux d’impôt sur les sociétés, ramené de 15 % à 10 %.

Le plan inclut aussi une incitation fiscale forte à l’électrification du parc automobile des entreprises : les véhicules électriques acquis entre 2025 et 2027 bénéficieront d’une exonération d’au moins 75 %, avec un relèvement du plafond de prix éligible de 70.000 à 100.000 euros. Une mesure saluée par l’industrie automobile, qui y voit un levier pour renforcer le marché des voitures d’occasion électriques.

Des crédits plus généreux pour la recherche et l’innovation sont également au menu, dans le but de stimuler l’investissement privé, qui a chuté ces dernières années sous l’effet de la crise industrielle.

Ce volet fiscal vient compléter un plan plus large de dépenses publiques, axé sur les infrastructures et la défense. Les milieux économiques ont globalement salué l’initiative, tout en soulignant que des réformes plus profondes sont indispensables pour restaurer la compétitivité allemande. La question du coût de l’énergie, de la bureaucratie et du manque de main-d’œuvre reste en suspens.

En revanche, les collectivités locales et les Länder ont exprimé leurs inquiétudes : la perte de recettes qu’implique ce texte est estimée à 28 milliards d’euros. La présidente du Bundesrat, Anke Rehlinger, a prévenu que ce manque à gagner pourrait fragiliser les budgets de base des régions et des communes.

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