La Banque africaine de développement (BAD) anticipe une accélération de la croissance économique marocaine, qui devrait atteindre 3,9 % en 2025, selon son rapport 2025 sur les Perspectives économiques en Afrique présenté lors des Assemblées annuelles de la Banque à Abidjan. Cette progression serait portée par une demande intérieure soutenue, notamment grâce à un investissement dynamique, à la vigueur du secteur non agricole, ainsi qu’à des prévisions favorables pour la campagne agricole. Pour 2026, la croissance est prévue à 3,7 %, marquée par un ralentissement des industries exportatrices, conséquence directe de l’augmentation des droits de douane imposés par les États-Unis.
Du côté de l’inflation, la BAD estime qu’elle restera maîtrisée autour de 2 % en 2025, avant de légèrement remonter à 2,3 % l’année suivante. Le déficit budgétaire continuerait de se réduire, passant à 3,6 % du PIB en 2025, puis à 3,3 % en 2026. Cette amélioration résulte notamment des réformes fiscales en cours, ainsi que de la baisse de la taxe sur le gaz butane.
En revanche, le déficit du compte courant devrait s’accentuer, atteignant 2,1 % du PIB en 2025 et 2,6 % en 2026, principalement en raison de la hausse des importations liée à des investissements accrus dans les infrastructures. La BAD souligne que ces perspectives restent vulnérables face à plusieurs risques, notamment la fréquence des sécheresses et un affaiblissement de la demande extérieure. Elle recommande des mesures renforcées de gestion des ressources en eau et une politique commerciale diversifiée et compétitive pour mieux atténuer ces menaces.