Le Conseil malien des chargeurs (CMC) a annoncé l’annulation des pénalités portuaires appliquées aux conteneurs maliens en souffrance au Port autonome de Dakar, au Sénégal, et a fixé un délai de trois mois pour leur évacuation complète. Cette mesure exceptionnelle, confirmée par les autorités portuaires sénégalaises le 25 novembre 2025, fait suite aux engagements pris lors d’une mission ministérielle malienne à Dakar du 18 au 21 novembre. Elle a déjà permis de réduire progressivement le stock de conteneurs à DP World, passant de 2 086 unités le 26 novembre à 939 conteneurs au 22 décembre.
Le président du CMC, Kissima dit Bakissima Sylla, a invité les propriétaires des marchandises à retirer rapidement leurs conteneurs. Un délai allant jusqu’au 20 février 2026 a été accordé ; passé ce délai, aucune nouvelle dérogation ne sera accordée. Le CMC se tient par ailleurs à disposition des importateurs et transitaires pour faciliter les démarches nécessaires.
La question des conteneurs bloqués avait été abordée le 21 novembre lors d’une rencontre entre la ministre malienne des Transports et des Infrastructures, Madina Sissoko Dembélé, et le président sénégalais. La ministre avait transmis les remerciements du gouvernement malien pour les mesures prises afin de fluidifier le transit des marchandises vers Bamako.
Le Mali reste le premier client du Sénégal, représentant 20,1 % des parts de marché en septembre 2025, pour un volume d’achats de 84,4 milliards de FCFA. Les exportations sénégalaises vers le Mali ont progressé de 31,6 % en septembre par rapport au mois précédent, et sur les neuf premiers mois de l’année, elles ont atteint 662 milliards de FCFA, contribuant à un excédent commercial favorable au Sénégal estimé à 84,3 milliards de FCFA.
Pays enclavé, le Mali dépend fortement du port de Dakar pour ses échanges extérieurs, notamment pour le ciment sénégalais qui y représente près de 80 % des exportations, ainsi que pour des produits pétroliers, conserves de poisson, préparations alimentaires et divers biens manufacturés.
Cette normalisation des opérations portuaires intervient dans un contexte régional marqué par des tensions sécuritaires et la sortie du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la Cédéao en janvier 2025, tandis que le maintien de ces pays au sein de l’UEMOA continue de faciliter les échanges économiques dans la sous-région.


