La hausse des températures dans les Alpes autrichiennes bouleverse les écosystèmes, le tourisme et les infrastructures de montagne, alertent les experts. Selon Anna Praxmarer de l’Association alpine autrichienne (Alpenverein Österreich), les glaciers ont reculé en moyenne de 24,1 mètres entre 2023 et 2024, un recul record en 134 ans d’observation, accentué par une année exceptionnellement chaude et sèche.
Le réchauffement affecte directement le tourisme hivernal et estival. Trois quarts des pistes de ski nécessitent désormais de la neige artificielle. Les sentiers de randonnée et les refuges de montagne souffrent de fortes précipitations, de sécheresses prolongées et d’éboulements, rendant l’alpinisme plus dangereux et contraignant certaines installations à fermer temporairement.
Praxmarer souligne que les Alpes se réchauffent deux fois plus vite que la moyenne mondiale, entraînant une modification des régimes de précipitations : pluie plus fréquente en hiver, baisse des pluies en été, et événements météorologiques extrêmes plus nombreux. La faune alpine est également impactée, comme le lièvre variable ou le lagopède alpin dont le camouflage hivernal disparaît faute de neige.
Avec 20,6 millions de visiteurs attendus cette saison, la pression sur l’environnement et les infrastructures est considérable. La responsable alerte sur la disparition probable d’une grande partie des glaciers autrichiens dans les 40 à 50 prochaines années, rendant la crise climatique déjà tangible pour les habitants, les touristes et les écosystèmes de montagne.



