Vietnam : cap sur une croissance à deux chiffres en 2026

Le Vietnam se projette vers une nouvelle phase de son développement économique. Pour 2026, les autorités affichent une ambition claire : atteindre, voire dépasser, une croissance de 10 %. Cette orientation traduit la volonté du gouvernement de franchir un seuil stratégique, en s’appuyant à la fois sur de nouveaux leviers de croissance et sur une meilleure valorisation des ressources déjà disponibles.

L’Assemblée nationale a validé plusieurs objectifs macroéconomiques majeurs. Parmi eux figurent un produit intérieur brut par habitant compris entre 5 400 et 5 500 dollars, une inflation maîtrisée autour de 4,5 % et une progression de la productivité du travail estimée à 8,5 %. Des cibles élevées, dans un environnement international encore incertain, mais assumées par l’exécutif.

La dynamique engagée en 2025 renforce cette confiance. La croissance attendue, proche de 8 %, constitue une base jugée solide pour accélérer le rythme en 2026. Selon les projections du ministère des Finances, l’agriculture, la sylviculture et la pêche progresseraient d’environ 4 %, tandis que l’industrie et la construction pourraient enregistrer une hausse proche de 12 %. Les services, pour leur part, devraient connaître une expansion de près de 10 %.

Les investissements restent au cœur de la stratégie. Le volume total de l’investissement social est estimé à près de 4 930 000 milliards de dôngs, soit plus du tiers du PIB. Les exportations devraient croître d’environ 8 %, avec un excédent commercial projeté à 28 milliards de dollars. La consommation intérieure suivrait la même tendance, portée par une augmentation de 11 à 12 % des ventes au détail et des services.

À l’échelle locale, les provinces et grandes villes s’inscrivent dans cette dynamique nationale. Plusieurs territoires affichent des objectifs de croissance du PIB régional à deux chiffres. Hai Phong vise plus de 13 %, Quang Ninh 12,5 %, Dà Nang plus de 11 %. Hanoï et Hô Chi Minh-Ville, principaux moteurs économiques du pays, tablent respectivement sur environ 11 % et jusqu’à 11 %.

Même les régions confrontées à des contraintes structurelles importantes affichent des ambitions élevées. Son La, Gia Lai ou encore Dông Thap visent des taux compris entre 8 et 9 %, illustrant une mobilisation générale du système économique.

Sur le plan international, le Vietnam bénéficie d’un regard favorable. La Banque asiatique de développement souligne que le pays a enregistré la plus forte révision à la hausse de ses perspectives de croissance dans la région, portée par la vigueur des exportations et par un impact encore limité des tensions commerciales mondiales.

Parmi les nouveaux leviers identifiés, la création d’un Centre financier international occupe une place centrale. Associée à la mise en œuvre de vastes projets d’infrastructures, cette initiative pourrait stimuler significativement l’économie dès 2026. Selon l’économiste Nguyên Tri Hiêu, ce centre serait en mesure d’attirer près de 20 milliards de dollars d’investissements étrangers dès sa première année, et jusqu’à 50 milliards sur trois ans.

Le Premier ministre Pham Minh Chinh insiste sur la portée structurelle de ce projet. Au-delà des flux financiers, il s’agit de bâtir un écosystème moderne, capable de soutenir la transformation du modèle économique et de renforcer la position du Vietnam dans les chaînes de valeur mondiales.

Pour atteindre ces objectifs sans compromettre les équilibres macroéconomiques, le gouvernement met en œuvre les priorités définies par l’Assemblée nationale. Elles portent notamment sur la réforme institutionnelle, l’accélération des infrastructures stratégiques, l’innovation et la consolidation de la stabilité économique.

À l’horizon 2026, le Vietnam avance ainsi avec une feuille de route ambitieuse, misant sur la croissance, l’investissement et la modernisation pour s’imposer comme l’un des pôles économiques les plus dynamiques d’Asie du Sud-Est.

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