RCA : l’ONU appelle à la retenue avant des élections à haut risque

À quelques jours d’un scrutin général inédit, la République centrafricaine se retrouve sous l’attention soutenue de la communauté internationale. Les élections prévues le 28 décembre, combinant présidentielle, législatives, régionales et municipales, suscitent de forts enjeux politiques et sécuritaires dans un pays encore marqué par des fragilités structurelles.

Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a invité les autorités centrafricaines et l’ensemble des acteurs politiques à créer les conditions d’un vote apaisé et crédible. Il a exhorté les citoyens à prendre part au processus électoral et rappelé la nécessité d’un cadre respectueux de l’état de droit, des droits humains et des libertés fondamentales.

Dans sa déclaration, le chef de l’ONU a mis en garde contre toute initiative susceptible de provoquer des tensions ou de fragiliser la crédibilité du scrutin. Pour les Nations unies, la réussite de cette séquence électorale constitue un test majeur pour la stabilité du pays.

L’un des points les plus sensibles reste l’organisation des élections municipales, attendues depuis près de quatre décennies. Leur absence prolongée a contribué à affaiblir la gouvernance locale et à accentuer la concentration du pouvoir au niveau central. Pour l’ONU, ce vote local représente une étape déterminante du processus de paix et un pilier essentiel de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation signé en 2019.

Sur le terrain, les autorités bénéficient de l’appui logistique et sécuritaire de la Minusca, déployée depuis 2014. La mission onusienne accompagne l’organisation du scrutin dans un contexte encore instable, malgré des avancées notables sur le plan sécuritaire.

Ces derniers mois, des progrès ont été enregistrés avec le désarmement de plusieurs groupes armés. Deux mouvements influents, l’UPC et le 3R, ont accepté de déposer les armes en avril. Au total, 11 des 14 groupes signataires de l’accord de paix ont été officiellement dissous avec l’appui des Nations unies.

Tout en saluant les efforts engagés par les autorités nationales, António Guterres a réaffirmé la volonté de l’ONU de soutenir durablement la Centrafrique sur le chemin de la paix, de la stabilité et de la gouvernance démocratique.

Ce scrutin du 28 décembre s’annonce donc décisif. Il pourrait renforcer la dynamique de stabilisation ou, au contraire, révéler la persistance de fragilités profondes dans un État encore en reconstruction.

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