France : le Président Emmanuel Macron dénonce les sanctions américaines et réaffirme la souveraineté numérique européenne

 

Emmanuel Macron a pris position contre les restrictions de visa décidées par les États-Unis à l’encontre de cinq personnalités européennes impliquées dans la régulation du numérique, dont l’ancien commissaire européen Thierry Breton. Le président français y voit une tentative d’intimidation visant directement l’autonomie réglementaire de l’Union européenne.

Dans un message publié sur le réseau social X, le chef de l’État a indiqué s’être entretenu avec Thierry Breton, saluant son engagement au service de l’Europe. Il a affirmé que la France et ses partenaires européens ne céderaient pas face aux pressions extérieures et continueraient à défendre l’indépendance politique et numérique du continent.

Emmanuel Macron a rappelé que les règles européennes encadrant le numérique résultent d’un processus démocratique conduit par le Parlement européen et le Conseil. Selon lui, ces normes visent à garantir une concurrence équitable entre les plateformes et ne sont dirigées contre aucun pays en particulier. Il a insisté sur le fait que l’espace numérique européen doit rester régi par des décisions prises en Europe.

Les sanctions annoncées par Washington ciblent cinq acteurs accusés par l’administration américaine de favoriser une forme de censure des opinions américaines à travers l’application des règles européennes. Outre Thierry Breton, elles concernent des responsables d’organisations engagées contre la désinformation et les discours de haine au Royaume-Uni et en Allemagne.

Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a justifié cette décision en dénonçant une ingérence européenne qu’il qualifie de censure extraterritoriale. De son côté, la Commission européenne a rejeté ces accusations et promis de défendre rapidement et fermement l’autonomie réglementaire de l’Union, rappelant que la liberté d’expression constitue un droit fondamental en Europe.

Thierry Breton a réagi en évoquant un climat de suspicion idéologique aux États-Unis. Il a souligné que la législation européenne sur les services numériques a été adoptée à l’unanimité par les États membres et le Parlement européen, affirmant que le débat sur la censure était, selon lui, mal orienté.

À travers cette prise de position, la France et les institutions européennes entendent afficher une ligne claire : maintenir la régulation du numérique comme un pilier de la souveraineté européenne face aux pressions venues de l’extérieur.

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