La justice malienne a ouvert une enquête visant un officier français pour des faits qualifiés d’atteinte à la sûreté de l’État, à la stabilité des institutions et à la souveraineté nationale. L’annonce a été faite par le procureur général près la cour d’appel de Bamako, à travers un communiqué rendu public le 16 décembre.
L’officier mis en cause est le lieutenant-colonel français Yann Christian-Bernard Vézilier. Le parquet évoque un « comportement peu orthodoxe » et des actes présumés de nature à déstabiliser les institutions de la République et à semer la terreur. Selon l’autorité judiciaire, l’intéressé aurait entretenu des contacts avec des civils et des militaires dans l’objectif de soutenir des entreprises terroristes et de fragiliser l’ordre institutionnel.
Les faits sont examinés par le pôle judiciaire spécialisé dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée. Le procureur général assure que l’enquête se déroulera dans le respect de l’État de droit, des droits de la défense et des libertés fondamentales. Il rappelle que toute action portant atteinte aux intérêts fondamentaux du Mali expose ses auteurs aux sanctions prévues par la loi, tout en appelant la population au calme et à la retenue.
La France a réagi en rejetant fermement ces accusations. Des sources diplomatiques françaises citées par les médias parlent d’allégations graves, infondées et politiquement motivées. Paris affirme que l’officier concerné n’a jamais pris part à des activités visant à déstabiliser le Mali ni à soutenir des groupes terroristes.
Les autorités françaises estiment que ces mises en cause s’inscrivent dans un contexte de tensions diplomatiques persistantes depuis la fin de la coopération militaire française au Mali. Elles accusent Bamako de chercher à détourner l’attention de la dégradation sécuritaire dans le pays, tout en réaffirmant leur engagement contre le terrorisme au Sahel et leur attachement au droit international.
Pour rappel, le gouvernement de transition malien avait annoncé en août le démantèlement d’un réseau accusé de vouloir déstabiliser les institutions et de préparer une tentative de coup d’État. Le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le général de division Daoud Aly Mohammedine, avait alors indiqué que plusieurs personnes avaient été interpellées dès le 1er août 2025, dont un ressortissant français présenté comme agissant pour le compte des services de renseignement français.



