Une organisation espagnole de défense des consommateurs a annoncé, vendredi 19 décembre, avoir lancé une action judiciaire préliminaire contre Google. L’entreprise est accusée de collecter de manière illégale des données personnelles sensibles et de porter atteinte au droit à la vie privée des utilisateurs.
Selon l’Association des utilisateurs de la communication (AUC), le géant américain aurait recueilli, par le biais de certaines applications et du système Android, des informations liées aux opinions personnelles, à la religion, à l’orientation sexuelle ou encore à l’état de santé des utilisateurs. Ces accusations s’appuient sur les conclusions d’une étude menée par un professeur d’université à Dublin.
Le secrétaire général de l’AUC, Bernardo Hernandez, estime que la recherche de performance technologique et de qualité de service a pris le pas sur la protection des données personnelles. Il soutient que Google aurait pu assurer le fonctionnement de ses services sans procéder à une collecte aussi massive d’informations.
Dans le cadre de cette démarche, l’association a saisi la justice madrilène afin d’obtenir l’autorisation d’identifier les utilisateurs de Google et d’Android en Espagne, un nombre qui pourrait atteindre 37 millions de personnes. Cette étape est présentée comme préalable au dépôt d’un recours collectif visant Google Espagne et Google Irlande, ainsi qu’à l’évaluation des indemnisations éventuelles. Un rapport d’expertise est actuellement en cours d’élaboration.
Google rejette ces accusations. Un porte-parole du groupe affirme que présenter Android comme un outil de surveillance de masse est infondé. Il estime que la demande de l’AUC devrait être rejetée, la qualifiant elle-même d’atteinte massive à la vie privée. Selon lui, l’association réclame des données personnelles de millions d’utilisateurs sans leur consentement, dans le seul objectif de préparer une action en justice à caractère spéculatif.
Cette procédure s’inscrit dans un contexte judiciaire tendu pour les géants du numérique en Espagne. En novembre, la justice espagnole a condamné Meta à plus de 540 millions d’euros pour concurrence déloyale et violation des règles relatives à la protection des données, après l’exploitation non autorisée d’informations d’internautes entre 2018 et 2023.



