Le Soudan a formellement accusé mardi les Forces de soutien rapide (FSR) de commettre un « génocide » et a demandé à la communauté internationale de passer des simples déclarations d’inquiétude à des mesures concrètes pour protéger les civils.
Lors d’une réunion de haut niveau à l’Assemblée générale de l’ONU, à l’occasion du 10ᵉ anniversaire de la Journée internationale de commémoration et de la dignité des victimes du génocide, le ministre plénipotentiaire Faisal Abdelazim Salim Mohamed a dénoncé les massacres, violences sexuelles, déplacements forcés et destructions délibérées de preuves subis par les civils à El-Fasher et dans d’autres régions. Selon lui, l’ampleur et l’intention de ces actes répondent à la définition juridique du génocide.
« Ces crimes sont documentés et publics. Ils exigent plus qu’une expression d’inquiétude. Ils exigent des comptes », a insisté Mohamed. Le Soudan appelle ainsi à des actions internationales concrètes : stopper l’afflux d’armes vers les FSR, imposer des sanctions ciblées aux responsables et aux soutiens de ces atrocités, refuser tout refuge aux individus glorifiant la violence et renforcer la coopération pour empêcher l’acheminement d’armes aux groupes armés non étatiques.
Le ministre a rappelé que « le génocide n’est pas seulement un crime contre ses victimes. C’est un test pour le système international lui-même ».
Le conflit entre l’armée soudanaise et les FSR, déclenché en avril 2023, a déjà fait des milliers de morts et déplacé des millions de personnes à travers le pays.



