La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a salué le rétablissement du calme au Bénin, deux jours après la tentative de coup d’État déjouée par les forces armées béninoises. Dans une déclaration rendue publique mardi 9 décembre, le président en exercice de l’Autorité des chefs d’État et de gouvernement de l’organisation, Julius Maada Bio, a félicité le président Patrice Talon et rendu hommage aux forces loyalistes pour avoir préservé l’ordre constitutionnel.
Le chef de l’État sierra-léonais a exprimé sa reconnaissance au leadership du président béninois et au courage des forces armées qui ont mis en échec l’opération militaire contre le pouvoir en place. Il a également remercié les chefs d’État de la sous-région pour leur réaction rapide et leur solidarité, soulignant l’engagement collectif de la Cédéao en faveur de la démocratie et de la stabilité institutionnelle au Bénin.
Cette déclaration intervient quarante-huit heures après la décision prise par Julius Maada Bio d’ordonner le déploiement immédiat de la force régionale en attente de la Cédéao vers le Bénin. Cette mesure, fondée sur le Protocole de 1999 relatif à la prévention et à la gestion des conflits, a mobilisé des contingents militaires du Nigeria, de la Sierra Leone, de la Côte d’Ivoire et du Ghana afin de sécuriser les institutions et prévenir toute nouvelle déstabilisation.
La tentative de putsch du dimanche 7 décembre a été marquée par de graves violences. L’épouse du général Bertin Bada, directeur du cabinet militaire de la présidence, a été tuée à son domicile dans la nuit. Plusieurs hauts responsables militaires, dont le colonel Faïzou Gomina et le général Abou Issa, ont été brièvement pris en otage avant d’être libérés le lendemain. Les mutins avaient investi la télévision nationale, où ils avaient annoncé la destitution du président Talon et la mise en place d’un Comité militaire pour la refondation, avant d’être neutralisés par les forces loyalistes.
Réfugiés à la base de Togbin avec des véhicules blindés, les putschistes ont finalement été mis hors d’état de nuire à la suite de frappes aériennes ciblées menées par l’aviation nigériane, une option choisie pour éviter un affrontement terrestre dans une zone densément peuplée. La base est désormais sous le contrôle de la force régionale de la Cédéao, appuyée par des unités nigérianes et ivoiriennes.
Face à cette crise, le président Patrice Talon a convoqué un Conseil des ministres extraordinaire. Une minute de silence a été observée en mémoire des victimes et des instructions ont été données pour identifier les auteurs et les soutiens de cette tentative de déstabilisation. Le chef de l’État a remercié les forces armées béninoises et les pays partenaires de la Cédéao, appelant les populations au calme et à la résilience, tout en réaffirmant la poursuite du processus de développement national.
La Cédéao et l’Union africaine ont condamné cette attaque contre les institutions de la République, dans un contexte marqué par des tensions politiques à l’approche de l’élection présidentielle de 2026 et par des défis sécuritaires persistants dans le nord du Bénin.
