CAN 2025 : Eric Chelle débute avec des arriérés de salaires au Nigeria

 

À quelques jours du coup d’envoi de la CAN 2025, Eric Chelle aborde la compétition dans un climat loin d’être serein. Le sélectionneur du Nigeria doit composer avec plusieurs mois de salaires et de primes impayés, une situation qui illustre une nouvelle fois les difficultés structurelles de la Fédération nigériane de football (NFF).

Nommé en janvier avec pour mission prioritaire de redresser une sélection en difficulté sur la route de la Coupe du monde 2026, le technicien franco-malien a repris une équipe fragilisée par un début de campagne catastrophique sous José Peseiro puis Finidi George. En seize matches, Eric Chelle a stabilisé le groupe et relancé une dynamique, sans toutefois parvenir à qualifier les Super Eagles pour le Mondial. Le Nigeria a certes atteint les barrages, mais a été stoppé en finale par la RD Congo, aux tirs au but, après une défaite symboliquement lourde.

Avant cette demi-finale face au Gabon, le malaise était déjà perceptible. Les joueurs avaient boycotté une séance d’entraînement pour protester contre des primes impayées, obligeant la NFF à régulariser la situation dans l’urgence. Une victoire nette 4-1 avait ensuite relancé l’enthousiasme populaire, avant la désillusion finale.

Malgré cet échec mondialiste, Eric Chelle n’a jamais évoqué une éventuelle rupture avec la sélection. Il a au contraire défendu son travail, estimant avoir donné le maximum avec son staff et ses joueurs. Selon lui, toute décision relèverait exclusivement de la Fédération, à laquelle il renvoie la responsabilité de l’évaluation.

À l’approche de la CAN, des sources concordantes indiquent pourtant que la NFF lui doit jusqu’à trois mois de salaire. L’ancien entraîneur du MC Oran percevrait environ 55 000 dollars mensuels, sans avoir officiellement exigé le paiement de ses arriérés, y compris lorsque les joueurs avaient eux-mêmes entamé une grève au Maroc. Cette retenue contraste avec l’ampleur des sommes dues et alimente le malaise autour de la gestion fédérale.

Ce nouvel épisode rappelle des précédents embarrassants pour la NFF. Par le passé, Gernot Rohr avait déjà été confronté à des retards de paiement avant la CAN 2019, tout comme Randy Waldrum à la tête des Super Falcons. La répétition de ces situations fragilise l’image de l’institution et pèse sur la stabilité des équipes nationales.

Selon le journaliste Osasu Obayiuwana, des démarches seraient toutefois en cours pour régulariser la situation d’Eric Chelle. La Fédération nigériane est consciente que la réussite de la CAN passe aussi par un environnement apaisé. Reste à savoir si ces promesses se traduiront rapidement par des actes, afin que le sélectionneur et ses joueurs puissent se concentrer pleinement sur l’objectif sportif, sans l’ombre persistante des problèmes financiers.

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